« Aucun autre gouvernement ne peut exister en Arménie en dehors du gouvernement de la République d'Arménie »

Actualité
29.03.2024

En ouverture du conseil ministériel hebdomadaire du 28 mars, le Premier ministre s'est farouchement insurgé contre les déclarations à la presse de l'ancien président d'Artsakh Samvel Shahramanyan.

Par Olivier Merlet

 

« Afin que ce soit clair pour tout le monde, il existe un gouvernement en République d'Arménie et que ce gouvernement siège dans cette salle », a très fermement affirmé hier le Premier ministre dès l'ouverture de la session gouvernementale. Sans jamais le nommer, il répondait ainsi à Samvel Shahramanyan, l'ultime président de la République d'Artsakh qui déclarait, dans les colonnes du premier quotidien national français, Le Figaro du 27 mars, continuer de servir l'État et le gouvernement d'Artsakh, depuis Erevan : « le bâtiment où je vous reçois à Erevan abrite le cabinet présidentiel et des bureaux pour les structures judiciaires et législatives d'Artsakh. Les parlementaires peuvent se retrouver ici pour voter. J'ai signé un décret en octobre établissant que tous les ministres du gouvernement sont maintenus dans leurs fonctions, de manière bénévole ».

Courroux de Nikol Pashinyan qui a ajouté, parlant de « forces extérieures » et de « menace à la sécurité de l'Arménie » que « si nécessaire, des mesures appropriées devraient être prises. […] : en République d'Arménie, il n'y a pas d'autre gouvernement que le gouvernement de la République d'Arménie, il n'y en a pas eu et il ne peut pas y en avoir du tout ».

Dans son interview au Figaro, Samvel Shahramanyan affirme également, et une nouvelle fois, l'absence de toute valeur juridique de l'acte de dissolution d’Artsakh signée de sa main le 28 septembre.  « C’était la garantie d’une évacuation relativement sûre. Je savais très bien que ce document était illégal et inconstitutionnel, car il devait être ratifié par les structures juridiques de la République d’Artsakh, mais c’était la seule façon pour moi de sauver mes compatriotes ».  

L'ancien président estime aussi qu'il n'est pas « réaliste d'envisager un retour sur notre territoire occupé par les Azerbaïdjanais » et demande à la France « de faire pression sur le président Aliyev pour parvenir à la libération immédiate et sans conditions » des huit anciens dirigeants d'Artsakh détenus à Bakou, « comme celle de tous les prisonniers arméniens, arrêtés de manière arbitraire, emprisonnés de manière injustifiée et victimes d'accusations infondées ».