Humaniser davantage les migrations

Actualité
08.11.2018

Par Abdoul Wahab Barry (www.kababachir.com)

 

Le ministre de l’information et de la Communication, Amara Somparé a présidé, mercredi, 7 novembre 2018, la séance de restitution des 47èmes Assises de l’Union internationale de la presse francophone (UPF) tenues du 9 au 12 octobre dernier à Tsaghkadzor, en République d’Arménie. Une activité menée par la Section Guinéenne de l’Union internationale de la presse francophone (UPF-Guinée) avec en tête, Ibrahima Koné.

Intervenant à cette occasion, le ministre a tenu à remercier le président de l’UPF-Guinée pour « cette belle restitution », car le thème débattu à Tsaghkadzor est d’actualité. "Vous êtes tous conscients des risques que certains de nos compatriotes prennent pour traverser la méditerranée à la recherche d’un éventuel Eldorado en Europe et toutes les conséquences que cela représente pour leur sécurité et pour leur intégrité physique et  parfois pour leurs vies.  La migration est un phénomène naturelle de la vie ; cela n’a pas commencé aujourd’hui parce que, c’est grâce à la migration que le monde est peuplé aujourd’hui."

Très malheureusement, reconnait, le ministre, l’écart entre le Sud et le Nord s’est accru et a fait que la migration a pris une orientation à sens unique de nos jours. Ceci pousse des milliers de nos sœurs et frères à regagner les pays du Nord, plus développés avec tous les risques encourus.

"Les médias que vous êtes ont une importance à jouer dans la sensibilisation de nos concitoyens qui souhaitent traverser la méditerranée au risque de leurs vies. Vous devez vous y impliquer fortement.  Je vous lance un appel solennel à travers l’UPF-Guinée pour que vous vous investissiez pleinement dans la sensibilisation des  jeunes pour les conscientiser, les amener à comprendre que leur avenir n’est forcément pas de l’autre coté."

Le ministre Somparé a dit que, « il nous appartient, nous pouvoir public, de créer les conditions idoines d’émancipation et d’épanouissement de la jeunesse guinéenne et africaine, d’une manière générale.

Enfin, dira-t-il, "nous allons créer une synergie entre les institutions que nous représentons et la presse que vous êtes afin que nous accentuons les efforts de sensibilisation des populations. Ce qui évite que nos concitoyens continuent à périr en Méditerranée."

Les participants à ces Assises ont convenu de la nécessité de nourrir la réflexion afin de mieux outiller les professionnels des médias à prendre en charge cette question en vue de procéder à un traitement juste du sujet des migrations. Autrement dit, les spécialistes et acteurs médiatiques ont convenu d’humaniser davantage les migrations. De ne pas voir le mouvement des personnes, des populations comme une invasion.

Emboîtant le pas du ministre de la Communication, le Directeur général de l’Office national de la formation et du perfectionnement professionnel (ONFPP), Lucien Guilao a salué cette initiative tout en s’engeant à accompagner l’UPF avec laquelle il est en partenariat pour l’appuyer en terme de qualification des responsables de médias et journalistes guinéens.

Auparavant, le président de l’UPF-Guinée, Ibrahima Koné a noté que, la Section Guinéenne a tenu à restituer les 47èmes Assises parce que, la thématique débattue à Tsaghkadzor en vaut et en vaudra la peine. Car les migrations sont une partie importante de l’histoire de notre humanité, depuis l’aube des temps.

Pour lui, les participants à ces Assises ont convenu de la nécessité de nourrir la réflexion afin de mieux outiller les professionnels des médias à prendre en charge cette question en vue de procéder à un traitement juste du sujet des migrations. Autrement dit, les spécialistes et acteurs médiatiques ont convenu d’humaniser davantage les migrations. De ne pas voir le mouvement des personnes, des populations comme une invasion. Car nombreuses sont des localités ou pays qui ont et continuent de bénéficier de l’apport des migrants. Que cette migration soit libre, forcée, régulière ou clandestine.

Koné a fait remarquer qu’ en ce qui concerne la Guinée, ce sont 25 799 guinéens qui ont quitté le pays entre 2015 et 2018. Parmi ce lot, 14 259 ont accepté volontairement de retourner au bercail, avec l’assistance de l’OIM. "Les autorités de nos Etats doivent davantage œuvrer au maintien de la paix, à la lutte contre les inégalités de tous ordres, au respect des droits humains, à la création d’emplois décents, à l’insertion socioprofessionnelle des femmes et des jeunes". Avant de noter  que, si les autorités ont une grande part à jouer pour renverser la tendance, la Presse doit à son tour, s’impliquer à travers la sensibilisation afin d’empêcher les départs de ces milliers de jeunes.