Le 3e Forum mondial « Contre le crime de génocide » se tient à Erevan

Actualité
11.12.2018

Du 9 au 11 décembre 2018, l’Arménie a accueilli le 3e Forum mondial « Contre le crime de génocide » consacré aux problématiques de la prévention du génocide par le biais de l'éducation et de la culture. Le Forum a été organisé par le Ministère arménien des Affaires étrangères, avec le soutien du bureau de la Responsabilité pour la prévention du crime des génocides des Nations Unies et de l'IAGS (The International Association of Genocide Scholars).      

Par Anna Baghdassarian

Le 11 décembre est la date du 70e anniversaire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Erevan a accueilli, à cette occasion, le 3ème Forum mondial de lutte contre les génocides. Les activités soutenues de l'Arménie à l'ONU ont donné leurs fruits: trois ans après l’initiative de l’Arménie du lancement réussi de la Journée internationale de commémoration des victimes de génocide, le troisième Forum mondial « Contre le crime de génocide » s'est tenu à Erevan avec le grand soutien des Nations Unies.

« Le lieu de la tenue du Forum, le Matenadaran, est très symbolique,- a  remarqué le président arménien Armen Sarkissian lors de l’inauguration du Forum. - Je me souviens de l’histoire de ma grand-mère․  Sur le chemin de la migration elle a laissé tout․ Elle n’a pris que son fils et la Bible; deux choses pour lesquelles elle était prête à sacrifier sa vie. Malheureusement elle a perdu son fils, mais la Bible de 450 ans a été sauvée․ Elle est devenue le souvenir vivant de son enfant perdu, et le Matenadaran - le temple de la lumière ». 

Le Forum s’est ouvert par le message du Secrétaire général de l'ONU António Guterres. Il a fait appel à tous les pays à adopter la Convention sur le génocide : « Je vous appelle à adopter sans tarder la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et de prévenir les souffrances humaines ».

Le ministre des affaires étrangères par intérim Zohrab Mnatcakanian a souligné que l’intolérance et la haine avaient pris un nouvel élan.  « Nous vivons à une époque où les droits de l’homme sont secondaires. Dans les conditions du développement rapide des réseaux sociaux et de la diffusion de certaines idéologies, l’intolérance et la haine redynamisent. Notre objectif est en trouver des solutions et des idées afin d’enrichir notre arsenal dans cette lutte ».

Adam Dieng, conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide, est revenu sur l’importance de l’éducation dans ce combat, en citant Nelson Mandela : « L’éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde. Elle est au fond de tous les problèmes․ Aujourd’hui, dans le monde entier la tension ethnique et religieux est beaucoup plus soulignée que jamais․ On doit instruire les gens pour qu’ils comprennent que la diversité n’est pas un problème mais une richesse ».

Le Forum a également donné la parole aux experts et aux chercheurs venus des meilleures universités, des musées et des centres scientifiques internationaux pour présenter leurs recherches et leurs visions sur les pages noires de l’histoire humaine.