« C’est l’époque de grandes possibilités ! »

Arménie francophone
04.07.2019

En septembre 2018, l’Université française en Arménie a ouvert une nouvelle filière: informatique et mathématiques appliquées. Créée en partenariat avec l’Université Paul Sabatier Toulouse 3 et l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), ce cursus se trouve au cœur de la coopération UFAR-TUMO et représente un des déclencheurs du projet UFAR20+: la relocalisation de l’université vers son nouveau campus.

Par Anna Baghdassarian

Depuis septembre dernier, une nouvelle faculté a ouvert ses portes au sein de l’Université française en Arménie. Ce qui veut dire que l’UFAR forme déjà les futurs cadres non seulement dans le secteur de la finance, de la gestion, du droit et du marketing, mais aussi du numérique. Les diplômés de la licence informatique et mathématiques appliquées de l’UFAR peuvent travailler comme programmeur, ingénieur en informatique, manager de projet dans le secteur numérique, ainsi que spécialiste et analyste de données.

D’après le doyen de la faculté, Aram Yesayan, les alumni de l’IMA auront des avantages concurrentiels au marché du travail. « Moi personnellement, je suis diplômé en informatique et mathématiques appliquées de l’Université d’Etat d’Erevan, et je peux constater que c’est l’une des meilleures facultés du pays, avec une riche tradition académique et pédagogique. Je connais également celle de l’Université nationale Polytechnique d'Arménie, dont la qualité du système éducatif est aussi très bonne. Une question se pose : quelle est notre différence ? A l’issue de la licence, nos étudiants obtiennent un double diplôme français et arménien, reconnu par l’Etat. Durant leurs études, ils font des stages en France. L’un des principaux avantages de notre faculté, c’est aussi l’apprentissage du français, car aujourd’hui, dans le secteur informatique et numérique, l’anglais est obligatoire. Il ne surprend personne. Par contre, le français est un atout. On suppose que cela peut être attrayant pour les investisseurs français, et ils vont ouvrir leurs entreprises ici. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de sociétés de haute technologie, nos produits arméniens sont exportés, et la plupart d’entre elles coopèrent avec les pays anglophones. Donc, de ce point de vue, nos cadres seront avantageux », - nous explique le doyen de la faculté, Aram Yesayan.

C’est principalement pour cela que Hrant Arakélyan a choisi la nouvelle faculté de l’UFAR: « Je cherchais une université où il serait possible d’apprendre cette profession tout en améliorant mon français. Ce qui me plait le plus dans le système éducatif de cette faculté, c’est qu’on met l’accent sur la pratique. Tout ce que nous étudions ici est applicable et utile au travail. En plus, le programme est universel, ce qui veut dire que nous pourrons travailler ensuite comme programmeur, ingénieur en informatique, manager de projet etc. Je suis totalement satisfait du choix que j’ai fait», - assure Hrant. Il va bientôt faire son service militaire, après lequel il continuera ses études et partira faire son stage professionnel à l’étranger.

Au cours de la première année du cycle de licence, les étudiants de l’IMA acquièrent déjà des connaissances fondamentales dans les domaines des mathématiques théoriques et appliquées, de l'informatique. Dès la première année de licence le programme permet intégrer la dimension de gestion de projets innovants et d’entrepreneuriat grâce à un partenariat avec le centre de technologies créatives TUMO. Puis les étudiants approfondissent leurs connaissances dans les domaines de la programmation (algorithmique, fonctionnelle, web), du traitement des bases des données, de l’analyse des données, de l’interaction Homme-Machine, du Machine Learning, de la cryptographie, du traitement d’images, de l’intelligence artificielle et autres disciplines propres au domaine des mathématiques et de l'informatique. « Nous essayons de donner tout dont un professionnel d’aujourd’hui a besoin. Je ne dirais pas que nos étudiants sont surchargés, mais c’est vrai qu’en tant que professeurs, nous sommes très attentifs et suivis. Chaque semaine, nous avons un examen oral. Et ce n’est pas un but en soi. Par exemple, si tu étudies le droit et tu manques quelques cours, tu peux ensuite lire, travailler et combler ce trou. Mais dans le cas de l’informatique et des mathématiques, on a besoin d’une approche suivie », -nous explique le doyen de la faculté.

D’après Aram Yesayan, ce dont l’étudiant moderne a besoin pour réussir, est la créativité.  « C’est l’époque des mégadonnées (big data), de l’informatique, de grandes possibilités, mais paradoxalement, l’étudiant d’aujourd’hui est moins curieux. Il a besoin de plus de créativité. A l’époque, on devait faire la queue pour récupérer un livre, tandis qu’aujourd’hui, il y a un grand choix des sources de la littérature professionnelle. Il suffit simplement de taper sur le clavier le titre recherché. Donc, il leur reste justement d’être plus créatif et curieux. Ils attendent beaucoup du professeur, comme nous, le peuple-du pouvoir. On pense que tout dépend de l'État, tandis que la seule chose qu’il doit faire c'est de créer des conditions pour que tout dépende du gens eux-mêmes », - souligne Aram Yesayan.

La nouvelle faculté de l’UFAR est en voie de développement. Son doyen est convaincu – d’ici cinq ans les entreprises vont parler des qualités de leurs cadres, de leurs centres et des laboratoires scientifiques. La faculté sera complétée par des spécialistes hautement qualifiés. Tout ne fait que commencer !