« Le rôle des jeunes dans la Révolution de velours de 2018 en Arménie »

Arménie francophone
12.04.2019

Le 11 avril dernier, l’Université d’État d’Erevan a accueilli la cérémonie de la remise des prix du concours d’écriture « Le rôle des jeunes dans la révolution de velours en Arménie». Il avait été organisé par la Faculté de relations internationales et la SPFA, avec le soutien de l’Association pour la promotion de la Francophonie en Flandre (APFF) et du Richelieu international Europe (RIE).

Les résultats du Concours d’essais en français « Le rôle des jeunes dans la Révolution de velours de 2018 en Arménie » sont connus. Des 52 textes présentés, le jury professionnel a sélectionné et a examiné 38. Le choix n’était pas facile. Ils soulignent surtout l’originalité du mode de pensée et l’esprit de justice des jeunes participants. « Nous avons lu avec un grand plaisir et beaucoup d’émotion les histoires vécues et les réflexions très profondes des jeunes sur la Révolution arménienne, dont ils ont été la force motrice », - raconte l'un des membres de la commission de jury, composée des professeurs de français.

Le troisième prix du concours a été attribué à Viktoria Papazyan, étudiante d’IVe année de l’Université d’Etat des Langues et des Sciences sociales Brussov. Le deuxième prix a été remporté par Anna Ghoukassyan, étudiante de IIIe année de la Faculté de Relations Internationales de l’Université d’Etat d’Erevan. Le premier prix a été remporté par Lilith Antonyan, étudiante en IVe année de la Faculté de Relations Internationales de l’Université d’Etat d’Erevan.

Pour les curieux, nous avons retenu quelques extraits des écrits des étudiants qui méritent d’être lus:

--- Je suis très fière et très heureuse que nous ayons écrit une nouvelle page dans notre histoire, notre propre histoire. (Saténik Yeprémian, UEE, Faculté de RI);

--- Certes, les jeunes étaient le moteur de la Révolution, mais les ingénieurs en ont été nos parents et nos grands-parents. (Hélène Aroustamian, UEE, Faculté de RI);

--- Nikol Pachinian est arrivé à Erevan après plus de 120 km de marche; il a été rejoint par des centaines de citoyens. Par son charisme et son don de persuasion, il a réussi à faire descendre des milliers d’étudiants dans la rue; la Révolution non violente était en marche…(Arsen Gharibian, UEE, Faculté de RI);

--- Je n’avais jamais vu ma Patrie aussi glorieuse que pendant ces jour-là. Depuis mon enfance, j’ai entendu dire qu’on ne maintient sa Partie qu’en l’aimant. Je sais maintenant ce que signifient ces paroles… Le patriotisme était dans l’air, dans notre sang, dans nos cœurs et dans nos heures ; nous n’avions pas besoin de comprendre que notre nation ne serait plus brisée…(Sophie Hovsépian, UEE, Faculté de RI);

--- C’était le moment où des milliers de cœurs ont commencé à battre à l’unisson. Les jeunes ne s’expriment pas par les mots, les rêves leur suffisent…Ainsi, dans l’attente d’allumer la lumière, nous avons, par de petites avancées, déclenché un incendie. Personne ne se rappellera encore longtemps le mot «impossible», lorsqu’il s’agira de l’avenir de la nation. (Mery Hovhannissian, UFAR);

--- La force motrice réside dans sa jeunesse. On dit que si l’on perd au moins une fois, on obtient le droit de gagner. Que Dieu nous aide à construire le pays de nos rêves! (Tagouhie Parémouzian, UEE, Faculté de RI);

--- On peut dire que la jeunesse est la période de la fraîcheur, de l’éclat, de la beauté, de la folie, des erreurs et pourquoi pas, de l’orgueil. Comme le disait le poète arménien Yéghiché Tcharents. «La foule affolée peut faire descendre des soleils du ciel et jeter des soleils dans le ciel». Chaque jour de la Révolution, les jeunes comprenaient que «le yèrguir peut devenir encore le pays du bonheur», comme l’a dit Henry Cuny, écrivain et ex-Ambassadeur de France en Arménie. Et aujourd’hui, nous sommes «les naufragés du bonheur». (Ina Pétrossian, Université d’Etat des Langues et des sciences sociales V. Brussov);

--- Changer l'Etait et reste l’idée maîtresse de nos manifestations, la dernière carte à jouer contre ce système liberticide et, en filigrane, une autre idée pointait à l’horizon : révolutionner la révolution elle-même. Réaliser notre Révolution d’amour, de tolérance, en respectant les autres, même et surtout s’ils ne partagent pas nos idées, nos opinions ? Ayant comme objectif de ne tolérer aucune violence, aucun vandalisme. Improbable, incroyable, et pourtant… mission accomplie ! Nos parents et grands-parents rêvaient de la transformation de notre société depuis des dizaines d’années, nous l’avons réussie en une dizaine de jours. Notre expérience ? Ce n’est qu’une question de temps. Quant à notre incompétence, les «anciens» sont très mal placés pour donner des leçons… Une nouvelle vie débute pour nous, pleine d’espoir, de bonheur et d’opportunités…(Laura Manoukian, Université d’Etat des Langues et des sciences sociales V. Brussov).