« Les ciels de Raphaël »: lettres à mon petit-fils pour lui faire aimer la France et sa langue

Arménie francophone
20.01.2019

Le 19 avril dernier, la médiathèque de l'Alliance française d’Arménie a accueilli la présentation du livre « Les ciels de Raphaël » de Henry Cuny, ancien ambassadeur de France en Arménie, écrivain, dont les romans ont été couronnés de plusieurs prix littéraires, y compris le Grand Prix de la Francophonie, décerné par l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.

Par Anna Baghdassarian

Vendredi 19 avril, l'Alliance française d’Arménie a accueilli la présentation du livre « Les ciels de Raphaël » de Henry Cuny. Diplomate, il a été notamment chef des services culturel et scientifique français en URSS, Ministre-conseiller à Rome, conseiller diplomatique du Chef d’état-major des Armées, ambassadeur de France en Arménie puis en Slovaquie. Ses romans ont été couronnés de plusieurs prix littéraires, et l’Académie Française lui a décerné, en 2004, le Grand Prix de la Francophonie pour l’ensemble de son œuvre.

Dans son nouveau livre « Les ciels de Raphaël », Henry Cuny s’adresse en 34 lettres d’une belle écriture à son petit-fils, de l’annonce de sa naissance à ses premiers pas, pour lui conter ce qu’il a aimé et ce qu’il aime toujours. L’auteur enrichit ces souvenirs attendrissants du début de la vie des réflexions qui ont donné un sens à la sienne et qu’il souhaiterait partager plus tard avec son petit-fils.  

Comme l’auteur le fait remarquer, le titre indique que ce livre doit particulièrement intéresser les Arméniens. « Je suis sûr que les Arméniens retrouvent déjà quelque chose qui est au cœur de nous tous  : faire aimer la France et sa langue. Et il y a d’ailleurs une chose qui m’a toujours fascinée, en particulier chez les Arméniens de la diaspora : c’est ce double amour. Cet amour qu’ils portent à la France en même temps qu’à leur pays d’origine. Et ces deux amours coexistent, sans jamais s’affronter, ni se trahir. Je dis toujours aux Arméniens: vous aimez cent pour cent la France, et vous aimez pleinement l’Arménie, à cent pour cent aussi. Mais c’est deux fois cent pour cent, ce n’est pas cinquante cinquante.. »,- explique Henry Cuny.
 
L’auteur intègre également dans le livre les événements qui ont marqué les premiers mois de la naissance de son petit-fils et qui risquent, d’une manière ou d’une autre, d’influencer les années à venir: le Brexit, l’attentat de Nice, l’élection présidentielle américaine, les bombardements d’Alep... Sur ce fond de tableau où les inquiétudes ne manquent pas, il insiste sur sa chance d’être né Français : il y voit autant un privilège qu’une obligation vis-à-vis du reste du monde, en particulier de l’Europe, « dernier retranchement de l’humanisme ». Sous une plume légère, aucun des grands débats actuels n’est ignoré, de l’apprentissage de la lecture à la place de l’Histoire, de l’identité au regard sur l’autre, étranger ou tsigane... Comme en un bref survol, l’enfant devenu plus tard lecteur, percevra dans ces lettres l’écho d’une « douce France » et d’une langue « de toutes la plus lumineuse ».