Journée Portes ouvertes à l’Ecole française d’Arménie Anatole France

Arménie francophone
30.05.2019

Le 28 mai dernier, l'École française Anatole France d'Arménie avait organisé la Journée Portes ouvertes. Le Courrier d’Erevan était aussi là, afin de vous faire découvrir l’un des principaux acteurs de la francophonie en Arménie.

Par Anna Baghdassarian

Là, où à l’époque de l’Union soviétique on faisait de la farine pour une bonne partie du Caucase, aujourd’hui s’est installée l’école française Anatole France. C’est dans son grand couloir soigneusement aménagé de l’école (rappelant qu’on est dans un ancien bâtiment industriel) que nous rencontrons son directeur, Martin Becker, qui nous guide à la découverte de l’école.

« L’important pour nous, c’est que nos élèves réfléchissent véritablement »

Créée en 2007 (1999 pour la partie maternelle), l’école Anatole France est l'unique établissement éducatif en Arménie homologué par le ministère d'éducation nationale de la République française et reconnu par un accord intergouvernemental signé en 2011 entre la France et l’Arménie. Il s’agit donc d’une scolarité en français qui est conforme aux programmes du Ministère français de l’Éducation nationale conduisant à l’obtention des diplômes français reconnus internationalement.

Cette école propose un enseignement qui réunit enfants français, arméniens et d’autres pays, encadrés par des enseignants français et arméniens, unis par des valeurs universelles. Alors, outre la possibilité de continuer les études supérieures partout dans le monde qu’offre  l’école française Anatole France, il y a aussi d’autres avantages : « Ce sont le partage des valeurs et l’ouverture, parce que c’est une école qui permet aux élèves d’avoir une fenêtre sur d’autres cultures aussi.  Je pense que ce qui intéresse aussi les parents, c’est la façon d’apprendre. C’est très important. Nous, on est dans un modèle très différent. Notre culture n’est pas la culture de résultats, mais la culture de recherches.  C’est-à-dire, ce qui nous intéresse c’est que les élèves soient en train de chercher, alors que dans les modèles post soviétiques, ce sont les exercices qui prédominent. Cela ne veut pas dire que nous, on ne fait pas d’exercices, mais on ne survalorise pas la question des résultats scolaires. L’important pour nous, c’est que nos élèves réfléchissent véritablement. On n’est pas en train de chercher à  stimuler l’élève en donnant une bonne note parce qu’il a réussi l’exercice. C’est la grande force de notre système éducatif »,- explique  le directeur de l’école Martin Becker.

D’après Ruzanna Antonyan, enseignante de la langue anglaise de l’école, le plus grand avantage de leur système pédagogique est l’approche individuelle : « On fait ici beaucoup d’efforts pour que chaque élève soit au centre d’attention. L’approche individuelle est notre principe primordial. Personnellement,  je fais toujours l’appréciation des besoins pour qu’aucun élève ne se sente rejeté. L’autre atout de l’école sont les cours interactifs, les salles modernes et parfaitement équipées»,- raconte Ruzanna Antonyan.

Un cursus renforcé en mathématiques et informatique

L’une des nouveautés de l’école est la section Blaise Pascal, récemment ouverte.  Cette section représente un cycle préparatoire de trois années d’études à l’entrée à l’Université française en Arménie et tout particulièrement à la préparation de sa toute nouvelle faculté d'informatique et mathématiques appliquées.

Le cursus de la section Blaise Pascal assure l'enseignement en accord avec les programmes arméniens. Les élèves pourront donc en fin de cycle présenter « l’attestat » comme tous les autres lycéens arméniens. Les avantages de l’enseignement dans cette section sont nombreux : un accès privilégié à l’admission à l’UFAR à travers une préparation rigoureuse et exigeante, un enseignement qui permet à chaque élève de développer ses talents et d’atteindre ses objectifs personnels et professionnels, un contrôle permanent de l’assiduité des élèves à travers un règlement intérieur précis et le respect d’une charte déontologique sur le modèle français, un suivi des élèves à travers des classes numériques virtuelles, des effectifs réduits par classe (20 élèves maximum), des activités culturelles proposées autour de la langue française etc. 

La section est ouverte depuis septembre dernier, mais comme  nous le précise le directeur Martin Becker, l’intérêt pour ce cursus est déjà très grand.  
 
« L’ambiance de cette école est cool »

Cela fait déjà un an que la famille d’Aline a déménagé d’Iran en Arménie. Les parents d’Aline ont choisi pour leur fille l’école Anatole France, car c’était la seule école française en Arménie. Actuellement, Aline fait ses études en classe de 4ème. Elle adore sa nouvelle école : « L’ambiance de cette école est cool. Les classes sont très grandes et confortables. Ici, c’est facile à apprendre : je comprends mieux que dans mon école précédente. J’adore aussi la cantine, il y a de très bon repas »,- nous confie Aline. Elle aime les arts plastiques, les maths et le français. Aline n’a pas encore choisi sa profession mais une chose est certaine : elle va continuer ses études à l’étranger.

Martin Shahbazyan a dix ans. Ce qu’il apprécie le plus dans son école, ce sont les enseignants : « Je les adore. Ils sont très attentifs. Ils suivent ce que nous aimons, ce que nous n’aimons pas, ce que nous voulons faire. Ils ne nous fatiguent jamais ». Martin aime toutes les matières, mais surtout les maths. Il rêve d’ouvrir un jour sa compagnie et aussi d’aider  son père et son grand-père à continuer leur travail, en essayant de corriger leurs erreurs. 

Notre visite s’achève sur une bonne note. A la sortie de l’école, les sons d’une très belle chanson nous obligent de s’arrêter : les petits élèves font des répétitions et se préparent à la fête de l’école, qui sera célébrée au début d’été. 

On vous propose d’en écouter un morceau :