Les professeurs de français d’Arménie réunis en congrès

Arménie francophone
25.06.2019

Le 24 juin dernier, l’institut des anciens manuscrits, le Matenadaran, a accueilli le congrès des professeurs de français en Arménie. Organisé par l’Ambassade de France en Arménie et l’Association arménienne des Enseignants du français (AAEF), le Congrès a permis à l’Ambassade de France, à l’AAEF, aux représentants du Ministère de l’Education, de la Science, de la Culture et du Sport, ainsi qu’aux professeurs de français  de faire un état des lieux de l’enseignement du français en Arménie, de parler des problèmes et de proposer des solutions pour tout ce qui concerne la présence de la langue française dans le système éducatif d’Arménie.

Par Anna Baghdassarian

Avec 300 millions de locuteurs, 5ème langue la plus parlée au monde, 4ème langue sur Internet: le français ne cède pas sa place. La langue de Molière est largement enseignée en Arménie aussi. D’après les données pour la période 2015-5016 du Ministère de l’Education et de la Science de la République d’Arménie, on compte dans le pays 40 563 apprenants, 375 professeurs de la langue française et 220 écoles (soit 27,5 % des établissements scolaires du pays) où elle est enseignée.

D’après Arkadi Papoyan, chef du département des relations extérieures du ministère de l'Éducation, des Sciences, de la Culture et du Sport de la République d’Arménie, c’est aussi une bonne occasion de revenir sur le travail accompli au cours de l’année et de discuter également des perspectives du développement et de la diffusion du français en Arménie. : « La place de la langue française dans notre pays est très importante. La preuve en est le succès du XVIIe Sommet de la Francophonie. Aujourd’hui, la jeunesse arménienne s'intéresse davantage au français. Ceci est surtout grâce aux enseignants, aux professeurs qui font rayonner la langue et la culture françaises. Et nous, en tant que ministère, serons toujours à vos côtés, en essayant de trouver des solutions aux problèmes du domaine », - a déclaré Arkadi Papoyan dans son mot d’ouverture.

Les représentants de l’Ambassade de France en Arménie, Alex Bortolan et Natalia Tsagris, ont présenté le panorama de l’enseignement du français en Arménie en parlant  des actions menées par l’Ambassade,  en proposantt des ressources en ligne d’enseignement du français. Alex Bortolan et Natalia Tsagris sont aussi revenus sur la programmation culturelle et les concours de français, organisés annuellement avec le soutien ou sur l’initiative de l’Ambassade de France en Arménie.

Cela va de soi que les principaux acteurs du renforcement de la place du français dans le pays sont les enseignants. Depuis 2001, l’Association arménienne des enseignants de français (l’AAEF) vise à leur perfectionnement, mais aussi à l’expansion et parfois, à la survie du français dans les écoles secondaires et supérieures, ainsi qu’à la promotion de la langue et de la civilisation françaises en Arménie. « Nous donnons beaucoup d’importance à la formation des enseignants, parce que nous pensons que c’est avec la qualité de l’enseignement qu’on peut renforcer la place de la langue française dans le système d’enseignement. Voilà pourquoi chaque année, parmi d’autres événements et activités, nous avons cette période forte consacrée à la formation des enseignants d’Arménie », - a déclaré la présidente de l’association Susanne Gharamyan. 

Le Congrès a été suivi du XVIIe séminaire annuel de l’AAEF qui s’est déroulé à l’Alliance française et a duré jusqu’au 28 juin. Comme chaque année depuis 2014, pour l’Association il a été consacré à la formation nationale, soutenue par le CREFECO. Plus de 40 enseignants, répartis dans 2 groupes y ont participé. La majorité, comme pour les années précédentes, étaient les professeurs des écoles où le dispositif du français renforcé est mis en pratique depuis la signature du Pacte linguistique entre l’Arménie et l’OIF. Deux professeurs de français de l’école N1 de la ville de Massis y ont participé pour la première fois car à partir de la rentrée, leur école deviendra la 11e « membre de la famille du  français renforcé » en Arménie. La formation a été dispensée par Mmes Suzanne Gharamyan et Zemfira Avetissyan, formatrices qui ont personnellement participé à l’élaboration des programmes de tous les niveaux du français renforcé et ont accompagné de près les enseignants pendant des années.

Par ailleurs, la formation nationale a été précédée par un cycle de supervision sur place : « Nous avons visité les écoles, nous avons participé aux cours de français, et grâce aux observations, aux discussions et aux analyses, nous avons passé en revue le programme de la formation nationale. De la même manière, nous aurons un deuxième cycle au mois de septembre, ce qui nous permettra d’évaluer sur place les résultats et l’efficacité de la formation des enseignants », - raconte la présidente de l’Association arménienne des enseignants de français Susanne Gharamyan. Elle souligne le fait que les professeurs étaient très contents de la formation et déterminés à mettre en pratique les compétences acquises pendant la formation.

Parallèlement, durant quatre jours, une quarantaine d’enseignants de français de tous les niveaux ont suivi une formation dispensée par Bernard Gruas et Chloé Pellegrini, experts en didactique du Français Langue Etrangère, invités par l’Ambassade de France. Le programme de la formation incluait l’utilisation des ressources RFI et TV5Monde, l’humour francophone et interculturel, la grammaire ludique, la civilisation, la publicité en classe de FLE. Cette période a permis à tous les professeurs de français d’échanger aussi  sur leurs pratiques d’enseignement.

A la fin du travail, tous les participants du Congrès et des deux formations ont passé une soirée conviviale dans les beaux jardins de l’Ambassade de France en Arménie, en compagnie de l’ambassadeur Jonathan Lacôte.