Tout est possible

Arménie francophone
17.05.2019

L’Université française en Arménie forme depuis 20 ans les futurs cadres dans le secteur de la finance, de la gestion, du droit et du marketing. Mais à l’UFAR, on encourage aussi l’expression artistique. La troupe de théâtre universitaire «Arnosse », fondée en 2017 par Liana Davtyan, a déjà monté une comédie musicale en français à l’occasion du Sommet de la Francophonie d’Erevan et a participé au Festival de théâtre des jeunes francophones à Goris.  

Par Anna Baghdassarian

C’est dans le but de rendre la vie universitaire plus passionnante et de faire sentir davantage les couleurs francophones en Arménie que Liana Davtyan et ses amis décident un jour de fonder « Arnosse », une troupe de théâtre au sein de l’UFAR. « Au début, j'étais un peu sceptique. Je me demandais qui allait financer la location d’une scène pour une étudiante en première année, car à l’université, il n’y en avait pas. Puis, j'ai rencontré Vagharshak Meyroyan, directeur administratif et financier de l’UFAR, et je lui ai parlé de nos idées, de notre motivation, et il nous a chaleureusement encouragé, en disant que l’université ferait tout pour mettre en œuvre le projet théâtral », - raconte Liana Davtyan, fondatrice de la troupe universitaire de l’UFAR.

Enthousiasmés par une telle réaction, les étudiants s’engagent à la recherche et à l’écriture des pièces théâtrales․ Les difficultés et les moments de recul ne manquent pas. « On ne savait pas par quoi commencer. Personne d’entre nous n’avait d’expérience de l’écriture théâtrale. On n’avait que des idées dans la tête et des notes sur des papiers. La seule chose qu’on savait, c’est que notre histoire devrait s’articuler autour de trois grandes personnalités : Piaf, Aznavour, Chanel. Օn a commencé à regarder tous les films documentaires sur eux, après quoi on a essayé de concrétiser nos notes et nos idées sur la future pièce. Je me suis adressée à mon amie dramaturge qui a matérialisé notre imagination pendant une semaine », - se souvient Liana.

Ainsi naît « Tout est possible », premier spectacle de l’« Arnosse », que la troupe joue au Théâtre artistique Mher Mkrtchyan. « C’est une belle comédie musicale, dont le but principal est de motiver les jeunes, de montrer, à travers de ces trois grandes personnalités, que dans la vie, tout est possible grâce à la détermination et au travail. Elle est destinée principalement à la jeunesse, car c’est la période pleine de désespoirs, pleine de tournants, la période où on s’arrête à mi-chemin et on se pose la question : qu’est-ce que je fais, où je vais, pourquoi j’y vais », - explique Liana Davtyan. Par ailleurs, la troupe a aussi joué cette comédie musicale en octobre dernier au Théâtre national d'Arménie, à l’occasion du XVIIe Sommet de la Francophonie. Cette fois, l’«Arnosse » avait été soutenue par «Junior entreprises», grâce auquel la troupe a pu vendre des billets et couvrir tous ses frais, à la différence de la première fois.

L’autre grande aventure de la troupe universitaire de l’UFAR a été le Festival de théâtre des jeunes francophones, qui s’est tenu du 28-30 mars 2019 à Goris. L’«Arnosse » a joué  la pièce «Cordon ombilical» du dramaturge africain Hurcyle Gnonhoué. « C’était un double défi pour nous. D’abord, on devait jouer une pièce déjà écrite, et puis, elle représentait une culture et une civilisation qu’on ne connaissait pas du tout. Mais il nous a fallu peu de temps pour comprendre que l’art n’avait pas de frontière et de langue. Dans cette magnifique pièce dHurcyle Gnonhoué nous avons trouvé beaucoup de choses qui nous sont proches. A la fin du festival, les invités africains se sont approchés de nous et ont exprimé leur admiration, en assurant que nous avions très bien senti et incarné les personnages » - raconte la fondatrice de la troupe.

Liana Davtyan fait remarquer que, même si cela peut sembler étrange, en réalité, leur activité artistique a un rapport direct avec leur profession, qui est le marketing : « En première année de mes études, j’ai été obligée d’apprendre à écrire et à présenter un business plan, au résultat duquel j’ai reçu le soutien du recteur de l’université. C’est-à-dire, j’ai appris en pratique ce qu’on étudie maintenant, en troisième année de marketing ». Liana assure que l’UFAR est toujours aux côtés de ses étudiants. Elle est ouverte à la créativité et à l’innovation. Il faut seulement pouvoir bien présenter ces idées, et tout devient possible.