Initialement prévue pour être débattu le 13 février prochain, le projet d'augmentation du prix des transports urbains de la capitale a été retiré de l'ordre du jour de la prochaine session du Conseil des Anciens.
Par Olivier Merlet
« Le projet de décision du Conseil sur l'introduction d'un système de billetterie unique a fait l'objet de discussions assez larges. […] Je veux m'assurer que toutes les questions et les critiques constructives soient soumises à un examen plus approfondi au sein de la municipalité, c'est pourquoi j'ai demandé au maire de retirer la question de l'ordre du jour de la prochaine réunion avant de la soumettre à nouveau à discussion au Conseil ».
Le projet prévoyait « une participation communautaire à 100 pour cent » aux services de transports urbains. C’est-à-dire un fonctionnement non subventionné, conduisant l'usager, c'est le cas de le dire, à s'acquitter des conditions tarifaires forfaitaires d'autant plus élevées qu'elles n'ouvrent le droit qu'à un usage limité des moyens mis à disposition. Le billet à l'unité serait passé à 260 drams, près de trois fois les 100 drams actuels, valable seulement 24 heures à compter de sa date d'achat.
Hier, alors que le Conseil des Anciens décidait de l'exclusion de l'ancien maire d'Erevan, Hayk Marutyan, ce dernier s'était vivement élevé contre les nouveaux tarifs suggérés par le projet de loi. Celui-ci note aujourd'hui qu'il s'agit d'une victoire de la population d'Erevan. « C'est une décision que notre peuple a tout simplement rejetée, le peuple d'Erevan a rejeté, et cela a également prouvé qu'ils [l'équipe au pouvoir, NDLR] n'ont absolument aucune capacité à gouverner, qu'ils ne comprennent pas le souffle du peuple ni sa condition du peuple, qu'ils ne sont pas conscients de quoi que ce soit et ne font aucun calcul. Chaque décision est prise sans réfléchir, discuter et en réaliser les conséquences ».
L'ancien maire a annoncé qu'en cas de maintien du projet, il inviterait les citoyens d'Erevan à bloquer les rues, comme il l'avait fait il y a quelques années lorsqu'il avait été question de faire passer le prix du ticket de bus à 150 drams.
Le Conseil des Anciens d'Erevan avait fixé l'entrée en vigueur de ces nouveaux tarifs au 1er septembre de cette année. Le projet a bien sûr soulevé une grande vague d'insatisfaction parmi la population citoyens il est aujourd'hui ajourné sine die. Les discussions devraient bientôt reprendre au cours des semaines à venir.
