Sommet de l'OTSC à Minsk, Erevan s'absente, Moscou conclut

Actualité
23.11.2023

Chaises vides au sommet de l'Organisation du Traité de Sécurité Collective qui se déroule jusque ce soir à Minsk : celles de l'Arménie, mais son drapeau flotte toujours dans la salle des congrès.

Par Olivier Merlet

 

« Cette année a été extrêmement difficile et tendue pour l'OTSC, ses États membres et la présidence biélorusse de l'organisation » a reconnu hier 22 novembre,  Sergeï Alenik, ministre des Affaires étrangères de Biélorussie, pays hôte du sommet de l'OTSC qui se tient jusque ce soir à Minsk. Pour la première fois depuis la création de l'organisation, il y a  trente ans cette année, l'Arménie n'y a envoyé aucun représentant. Hier encore, Alen Simonyan, le président de l'Assemblée nationale, faisait savoir qu'il ne participerait pas lui non-plus à la prochaine réunion prévue en décembre prochain. « L'Arménie n'a pas décidé de se retirer de l'OTSC, mais je pense que ma participation à cet événement n'est pas appropriée dans la situation actuelle. La situation est que l'OTSC ne remplit pas ses obligations et n'a pas non plus rempli ses obligations dans le passé. Que devrais-je faire si j'y allais ? », a déclaré le président du parlement arménien.

Lors de leur réunion d'hier, les ministres des Affaires étrangères ont discuté d'une approche commune pour assurer la sécurité de la zone eurasienne et renforcer la sécurité sur l'information au sein de leur organisation. Deux autres questions, plus particulièrement liées à la stabilisation du situation dans le Sud-Caucase et à la fourniture d'une assistance à l'Arménie, étaient initialement inscrites à l'ordre du jour. En début de semaine, Erevan a demandé le retrait de leur examen. Le secrétariat de l'OTSC a toutefois déclaré poursuivre ses travaux sur le projet de l'envoi d'une mission de surveillance en Arménie.

« Des consultations ont eu lieu sur le déploiement de la mission de l'OTSC sur le territoire arménien, mais Erevan a pris la décision consciente en faveur du déploiement d'une mission de l'UE » , déclarait hier, depuis Moscou, Maria Zakarova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. « C’est le choix de l’Arménie et non de celui de ses alliés au sein de l’OTSC ». Elle a également commenté les propos récemment tenus par Armen Grigoryan, secrétaire du Conseil de sécurité, qui évoquait « la diversification de la politique étrangère de l’Arménie sans changer de vecteur ».

« Il est clair que ce monsieur a en tête une réorientation radicale de la république [d'Arménie] en matière de politique étrangère », a-t-elle conclu, ajoutant : « apparemment, les autorités arméniennes, non sans l'incitation de l'Occident, tentent de cacher cela, croyant pouvoir ainsi endormir notre vigilance. Je m'empresse de [les] décevoir : on voit tout et on en tire les conclusions qui s'imposent ».