« La Nuit des idées » 2019 pour faire « Face au présent » !

Arménie francophone
04.02.2019

Cette année, le 31 janvier, grâce aux efforts de l’Ambassade de France en Arménie, de l’Institut français et du Centre Tumo d’Erevan, la capitale arménienne a accueilli, pour la première fois, la grande fête des idées et de la libre circulation des savoirs: la Nuit des idées.  A l’aide des intervenants, les présents ont réfléchi ensemble aux effets des mutations technologiques sur notre vie quotidienne, à notre rapport au temps, aux défis citoyens, environnementaux et géopolitiques du siècle.

Par Anna Baghdassarian

Depuis 2016, pour la quatrième fois déjà, le dernier jeudi du mois de janvier, l’Institut français invite tous les lieux de culture, en France et sur les cinq continents, à célébrer ensemble la libre circulation des idées et des savoirs en proposant, le même soir, conférences, rencontres, forums et tables rondes, mais aussi projections, performances artistiques autour d’un thème commun que chaque lieu décline à sa façon. 

Le 31 janvier dernier, pour la première fois en Arménie, la Nuit des idées a eu lieu à Erevan: c'est au Centre des technologies créatives Tumo que se sont réunis de nombreux jeunes et des spécialistes de différents domaines pour discuter de l'impact du changement technologique sur notre vie quotidienne.  

En saluant tous les présents, l’ambassadeur de France en Arménie Jonathan Lacôte a remercié le centre Tumo à Erevan d’avoir accueilli cette grande fête créative. Il a fait remarquer que le centre Tumo était toujours l’un des principaux partenaires de la diffusion de la culture et des idées françaises en Arménie.  « Récemment, l’Arménie a fait un très beau cadeau à la France :  elle a permis que s’ouvre à Paris un centre Tumo qui fonctionne depuis plusieurs mois. Aujourd’hui, nous faisons un petit cadeau à l’Arménie : c’est la première fois que nous organisons la Nuit des idées à Erevan », - a notamment dit Jonathan Lacôte dans son propos d’ouverture.

La directrice du Tumo Marie-Lou Papazian est revenue sur l’importance du thème choisi pour la première édition de l'événement local de cette opération internationale : « Ce thème, nous le vivons quotidiennement en Arménie et à Tumo, en dispensant une pédagogie sur les nouvelles technologies. Faire face au présent, c’est un challenge pour Tumo qui nous permettra de construire un futur plus lumineux pour les adolescents partout dans le monde. Il est important de se préparer mieux à un futur où les nouvelles technologies auront une place de plus en plus importante ». Marie-Lou Papazian a également souligné que le Tumo continuerait à renforcer ses liens avec la France et avec le monde francophone.

Cette Nuit des idées a poussé tout le monde à faire face au présent et à se rendre compte que le temps est incroyablement rapide. C’était l’idée axiale autour de laquelle étaient construites les interventions des experts arméniens et français. Frédéric Encel, docteur en géopolitique, a ouvert la longue nuit des débats des idées, en faisant réfléchir aux implications géopolitiques d’Internet, du cyber espace, de la cyber guerre, des nouvelles technologies de manière générale. Frédéric Encel, qui a beaucoup travaillé sur le Printemps arabe et sur la manière dont il s’était produit, est revenu sur le rôle fondamental d’Internet dans la vie politique : « Les réseaux sociaux ont permis au Printemps arabe de se développer plus rapidement et plus efficacement ». Ce qui était aussi le cas de la révolution de velours en Arménie.

Puis Samvel Martirosyan, expert des nouveaux médias, a proposé au public de réfléchir sur la question « Faut-il avoir peur des technologies du futur ? », en soulignant tous les éventuels risques de l’intelligence artificielle qui en train de capturer le monde. Elena Gevorgyan, journaliste et formatrice à Tumo, a parlé des effets des médias dans notre vie quotidienne. Elle a montré à quel point nous sommes dépendants des réseaux sociaux et a tenté de prouver qu’Internet est une religion.  L’intervention du programmeur Ruben Meschyan a captivé le public. Même ceux qui n’avaient aucun rapport avec le monde IT, écoutait très attentivement le jeune programmeur. Ruben a parfaitement argumenté l’idée de s’adapter à un environnement en mutation rapide.

Le programme comprenait également la projection du documentaire « Tout s'accélère » de Gilles Vernet en présence du réalisateur. Notons que parmi les présents, il y avait des jeunes de différents régions d’Arménie. La communauté de la Ville de Masis était la plus active : les jeunes de Masis ont participé aux discussions en posant des questions aux intervenants. Ils étaient surtout très impressionnés par le contact direct avec l'ambassadeur de France en Arménie Jonathan Lacôte. Comme les jeunes nous ont confirmé, après « La Nuit des idées », ils sont plus motivés d’apprendre la langue française que jamais.