Corridor de Latchin : Le ministère des Affaires étrangères attend les « efforts clairs » des autorités russes

Actualité
04.01.2023

Dans un communiqué publié le 3 janvier, le ministère des Affaires étrangères prend à témoin la communauté internationale du crime humanitaire en cours de déroulement, perpétré par l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh. Le message s'adresse aussi directement à la Russie, l'appelant à garantir, « sans condition préalable », le respect des engagements de la déclaration tripartite de novembre 2020 et à mettre en œuvre des « efforts clairs » en vue de la réouverture du corridor de Latchin.

« Le ministère des Affaires étrangères attire l'attention des partenaires internationaux et de toute l'humanité progressiste sur le fait que, depuis plus de trois semaines, l'Azerbaïdjan maintient le Haut-Karabakh sous blocus, violant grossièrement le régime du corridor de Latchin établi par la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020, et bloquant la ligne de vie reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie et au reste du monde. Cela fait déjà 23 jours que, devant le monde entier, l'Azerbaïdjan force la population du Haut-Karabakh à la déportation, poursuivant sa politique de nettoyage ethnique.

La crise humanitaire dans le Haut-Karabakh s'aggrave de jour en jour. Le manque de biens essentiels, de nourriture et de médicaments devient de plus en plus visible. Le danger de malnutrition est tangible. Des centaines de familles restent séparées, se trouvant de part et d'autre du blocus azerbaïdjanais. 120 000 personnes sont devenues des prisonniers de facto.

Les affirmations azerbaïdjanaises selon lesquelles le corridor de Latchin est ouvert sont absolument sans fondement, ce que prouve au moins le fait que seuls les véhicules du Comité international de la Croix-Rouge sont autorisés à transporter un nombre limité de patients vers la République d'Arménie, dans le seul cas de pronostic vital engagé.

Dans ces circonstances, nous soulignons l'importance de la réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies qui s'est tenue le 20 décembre 2022, en réponse à la demande de la partie arménienne, afin de discuter du blocus du corridor de Latchin et de ses conséquences humanitaires pour la population du Haut-Karabakh. Nous apprécions vivement les appels clairs et exprimés publiquement par la grande majorité des membres du Conseil de sécurité pour mettre fin au blocus du corridor par l'Azerbaïdjan et permettre aux organisations internationales d'accéder au Haut-Karabakh. Nous saluons également les efforts déployés par la France pendant la période de dix jours qui a suivi la réunion susmentionnée du Conseil de sécurité en vue d'adopter la déclaration de presse du président du Conseil de sécurité concernant la situation.

L'Arménie continuera à prendre des mesures ciblées dans tous les formats possibles, y compris dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations unies et des structures internationales et régionales, afin d'assurer une réponse résolue et des actions conformes au mandat et aux fonctions de ces structures, pour mettre fin au blocus du corridor de Latchin et à la crise humanitaire qui en résulte, à laquelle 120 000 personnes du Haut-Karabakh sont actuellement confrontées.

Nous considérons également qu'il est nécessaire d'envoyer une mission d'enquête internationale au Haut-Karabakh et dans le corridor de Latchin pour évaluer la situation humanitaire sur le terrain, ainsi que pour assurer un accès humanitaire sans entrave au Haut-Karabakh pour les organes pertinents des Nations Unies.

L'Azerbaïdjan devrait immédiatement rouvrir le corridor de Latchin conformément aux principes énoncés au point 6 de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020, selon lesquels l'Azerbaïdjan garantit la circulation en toute sécurité des citoyens, des véhicules et des marchandises par le corridor de Latchin, et place celui-ci est sous le contrôle du contingent de maintien de la paix de la Fédération de Russie déployé dans le Haut-Karabakh. Étant donné que les dispositions de la déclaration trilatérale ont été violées en raison des actions illégales de l'Azerbaïdjan, nous attendons également de la Russie qu'elle fasse des efforts clairs pour éliminer cette violation flagrante, sans aucune condition préalable. »