Déclaration du ministre des Affaires étrangères de la République d'Arménie à la 26e réunion du Conseil ministériel de l'OSCE

Actualité
05.12.2019

Monsieur le président,

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Monsieur le président, merci de votre hospitalité et du leadership dont cette organisation a fait preuve tout au long de l’année!

Hier, nous avons tenu une autre série de consultations avec mon homologue azerbaïdjanais et les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, la cinquième d'affilée seulement pour cette année. À cet égard, j'exposerais la position de l'Arménie sur les aspects essentiels du règlement pacifique du conflit au Royaume-Uni.

Premièrement, il n’ya pas d’autre solution que le règlement pacifique du conflit au sein de la coprésidence du groupe de Minsk de l’OSCE, formule qui est mandatée et soutenue au niveau international.

Deuxièmement, le droit inaliénable du peuple du Haut-Karabakh à l’autodétermination est un principe fondamental et un fondement du règlement pacifique. La reconnaissance de ce principe pour ne pas limiter le champ d'application de la détermination du statut final du Haut-Karabakh doit être clairement et sans équivoque. Le terme «sans limitation» implique clairement aussi le droit du peuple du Haut-Karabakh de conserver et de déterminer un statut en dehors de la juridiction, de la souveraineté ou de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan. La politique et les actions hostiles persistantes de l'Azerbaïdjan visant à saper et à menacer la sécurité matérielle existentielle de la population du Haut-Karabakh, y compris la dernière tentative d'agression de l'Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh en avril 2016, mettent en lumière l'illégitimité et l'impossibilité de réclamer la juridiction de l'Azerbaïdjan. sur la population du Haut-Karabakh.

L’Azerbaïdjan doit assumer un engagement direct en faveur de la reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple du Haut-Karabakh par le biais d’une expression libre et juridiquement contraignante de la volonté du peuple vivant dans le Haut-Karabakh, dont le résultat ne devrait avoir aucune limite.

Troisièmement, la sécurité de la population du Haut-Karabakh ne sera pas compromise. En aucun cas, les habitants du Haut-Karabakh ne devraient être laissés sans lignes de défense sécurisées. Il n'y aura aucune condition posant un risque pour la sécurité physique existentielle de la population du Haut-Karabakh, comme c'était le cas en 1991-1994 et en 2016. Pour souligner ce point, je me réfère à la situation dans les territoires du Haut-Karabakh, actuellement occupée par l’Azerbaïdjan, dans laquelle les Arméniens ont été purifiés sur le plan ethnique et les territoires ont été complètement réinstallés par les Azerbaïdjanais. Les dirigeants azerbaïdjanais ont récemment présenté cette réalité comme un bon exemple de règlement du conflit du Haut-Karabakh.

Quatrièmement, le règlement pacifique devrait être inclusif en impliquant directement toutes les parties au conflit. Par conséquent, le Haut-Karabakh, par l’intermédiaire de ses représentants élus, devrait être directement partie au processus de négociation. À cet égard, nous soulignons la nécessité d’un engagement sans réserve des représentants élus d’Artsakh dans le processus de paix, en particulier sur les questions de fond essentielles. Le gouvernement arménien ne s'engagera jamais dans des activités susceptibles de violer le droit du peuple du Haut-Karabakh de déterminer librement son statut politique ou de le priver de l'appropriation de ce processus.

Cinquièmement, un règlement pacifique ne peut avoir lieu dans un climat de tensions et de risques d'escalade. Par conséquent, les accords de cessez-le-feu de 1994 et de 1995 conclus entre l'Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh et l'Arménie devraient être strictement respectés et renforcés. Les mécanismes de réduction des risques, y compris les mécanismes de l'OSCE chargés d'enquêter sur les violations du cessez-le-feu et de surveiller le régime de cessez-le-feu, y compris par le biais de l'extension du bureau de la PRCiO, devraient être mis en place.

Sixièmement, le principe fondamental de non-recours à la force ou de menace de recours à la force devrait être respecté sans condition. Les politiques de haine, d'intolérance, de xénophobie, d'arménophobie, incitées et dirigées par les dirigeants azerbaïdjanais doivent être dénoncées. Les efforts devraient être intensifiés pour préparer les populations à la paix et pour créer un environnement propice à la paix.

Septièmement, les positions maximalistes de l’Azerbaïdjan, qui ignorent la volonté et les sensibilités de la population du Haut-Karabakh, constituent des obstacles fondamentaux à un progrès significatif du processus de paix. L’incapacité des autorités azerbaïdjanaises à répondre à l’appel de l’Arménie à un compromis est un exemple. Pour rappel, le Premier ministre arménien a fait preuve d'une forte volonté politique en annonçant que tout règlement devrait être accepté par les peuples arménien, artsakh et azerbaïdjanais, ce qui signifie qu'il ne peut être fondé que sur un compromis.

Monsieur le président,

L'Arménie reste engagée de bonne foi dans le processus de négociation et continuera d'œuvrer de manière constante en faveur du règlement pacifique. Dans le même temps, il est inacceptable que, compte tenu de l’évolution de la situation politique intérieure en Azerbaïdjan, ce dernier pose les conditions préalables au processus de paix, comme le montre un document de synthèse distribué à la veille du Conseil ministériel. L'Arménie rejette une telle approche non constructive.

Enfin, le mois dernier, nous avons montré un exemple modeste, mais néanmoins important, de renforcement de la confiance entre toutes les parties au conflit. L'échange de journalistes d'Arménie, du Haut-Karabakh et d'Azerbaïdjan est un exemple prometteur d'un exemple prometteur d'établissement de la confiance et d'un dialogue inclusif entre les parties au niveau public. Nous sommes prêts à continuer à construire sur cet exemple. En outre, le niveau relativement bas de violence le long de la ligne de contact et de la frontière internationale, ainsi que l’utilisation de lignes de communication directes, devraient être maintenus et améliorés. Cependant, nous restons sérieusement préoccupés par le fait que, malgré ces mesures, des pertes et des blessures auraient pu être évitées.

Il est essentiel de respecter les engagements pris pour instaurer la confiance dans les perspectives de règlement final du conflit.

Pour terminer, je souhaite la bienvenue à l’Albanie en tant que nouvelle présidente et lui souhaite plein succès.

Merci

Source: mfa.am