Le 3+3 est de retour

Actualité
09.10.2023

Lors d'un point presse conjoint avec le Premier ministre géorgien Irakli Garibachvili à Tbilissi ce dimanche,  Ilham Aliyev, a appelé à une reprise des pourparlers arméno-azerbaïdjanais, avec la participation de la Géorgie.

Par Olivier Merlet

 

Solution turque immédiatement évoquée au sortir de la guerre des 44 jours en 2020, le format 3+3 pour un processus de paix dans la région (les trois pays du Sud-Caucase élargi à la Russie, l'Iran et la Turquie) semblait avoir cédé la place, sur fond de guerre en Ukraine, à une course d'influence entre l'Europe et les États-Unis d'un côté, la Russie de l'autre. Format guerre froide pour une course à la paix dans laquelle l'Arménie, au bout de trois ans, a perdu le Karabagh et une grande part de l'intérêt occidental, le droit international étant désormais préservé.

À Tbilissi hier, dimanche 8 octobre, Ilham Aliyev a appelé à la réactivation du plan de Moscou, sa première phase tout au moins, celle du format réduit aux trois pays de la région. « Aujourd’hui, plusieurs pays, ainsi que certaines organisations internationales, tentent de contribuer au processus de normalisation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. […] Cependant, à mon avis, compte tenu des relations historiques et du facteur géographique, le choix le plus correct pourrait certainement être la Géorgie ».

Irakli Gharibashvili, le Premier ministre Géorgien, s'est dit tout à fait prêt à assumer la médiation de Tbilissi entre les deux parties, exprimant « l'espoir que le traité de paix avec l'Arménie sera signé très prochainement » et rappelant que son pays « [avait] adopté une position neutre et impartiale ». En mai dernier, pour rappel, le ministre géorgien de la Défense Juansher Burchuladze et son homologue azerbaïdjanais, le colonel général Zakir Hasanov, signaient un accord de coopération commune en matière de défense.

La balle est désormais dans le camp d'Erevan qui plus que jamais, les yeux du monde étant désormais tournés et pour longtemps vers Israël, ne doit toujours compter que sur elle-même.