Le ministre des Affaires étrangères appelle l'OSCE à jouer pleinement son rôle au Sud-Caucase

Actualité
18.01.2023

L'Arménie a convoqué le 17 janvier une session extraordinaire du Conseil permanent de l'Organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe.

Par Olivier Merlet

Dans un discours particulièrement long, consultable dans son intégralité sous ce lien, Ararat Mirzoyan a dénoncé devant le Conseil permanent de l'OSCE à Bruxelles, les agissements hors-la-loi et les ambitions territoriales de l'Azerbaïdjan à l'encontre de l'Arménie. Énumérant toutes les exactions intentées par Bakou depuis deux ans et le non-respect de ses engagements, notamment ceux de la déclaration du 9 novembre 2020, le ministre des Affaires étrangères a rappelé l'organisation pour la sécurité européenne aux responsabilités qui lui incombent : « tous les conflits dans la zone de responsabilité de l'OSCE doivent faire l'objet de l'attention voulue de l'organisation et de ses organes. L'OSCE, avec la coprésidence du Groupe de Minsk, a été impliquée dans le règlement politique du conflit du Haut-Karabakh depuis le début. Malgré tous les défis, le Groupe de Minsk a toujours une responsabilité, car le règlement politique du conflit n'a pas encore eu lieu ».

Évoquant le blocus du Haut-Karabakh, Ararat Mirzoyan a tenu à faire remarquer aux membres du Conseil permanent qu'il ne s'agissait pas d' un épisode isolé mais devait bien au contraire, être considéré « comme faisant partie d'une politique à grande échelle et systématique de l'Azerbaïdjan visant au nettoyage ethnique de la population du Haut-Karabakh. […] La dernière déclaration du président azerbaïdjanais, dans laquelle il propose d'expulser les Arméniens qui ne veulent pas devenir citoyens azerbaïdjanais, prouve cette intention ». Le ministre des Affaires étrangères estime impératif dans ces conditions, « d'envoyer une mission internationale d'enquête au Haut-Karabakh et dans le corridor de Lachin pour évaluer la situation humanitaire sur le terrain, ainsi que pour garantir un accès humanitaire ininterrompu au Haut-Karabakh aux organes compétents de l'ONU

Sur le volet du rétablissement des communications transfrontalières, Ararat Mirzoyan a par ailleurs confirmé l'échec des dernières tentatives d'accord avec la partie azerbaïdjanaise sur l'ouverture de la ligne ferroviaire Yeraskh-Julfa-Meghri-Horadiz, du selon lui à la tentative faite par Bakou d'imposer introduction de nouvelles conditions contradictoires avec « la compréhension primaire des parties concernant la réglementation ».

Ararat Mirzoyan est enfin revenu sur l'intransigeance du gouvernement arménien quant à la question du corridor du Zangezur telle que la conçoivent les autorités azerbaidjanaises. « Je tiens à préciser une fois de plus que nous excluons tout corridor extraterritorial sur le territoire de la République d'Arménie et que nous ne fournirons aucun corridor à qui que ce soit. Il s'agit d'une position de principe et irréversible, pleinement conforme à la disposition pertinente de la déclaration du 9 novembre. De plus, la décision d'établir une connexion entre les régions occidentales de l'Azerbaïdjan et le Nakhitchevan peut être prise rapidement, une fois que l'Azerbaïdjan aura accepté que toutes les communications doivent fonctionner dans le cadre de la juridiction et de la législation de la République d'Arménie ».