Observateurs européens aux frontières arméniennes - Moscou prévient

Actualité
27.01.2023

Par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov, le ministère russe des Affaires étrangères a réagi le 26 janvier à la reconduction, pour les deux années à venir, de la mission civile d'observation déployée par l'Union européenne aux frontières de l'Arménie.

Par Olivier Merlet

« L'apparition de représentants de l'Union européenne aux régions frontalières de l'Arménie, qui a dégénéré en un appendice des États-Unis et de l'OTAN et mène une politique de confrontation dans l'espace de la CEI, ne peut qu'amener la confrontation géopolitique dans la région et exacerber les contradictions existantes. La nature civile déclarée de la mission de l'UE ne doit pas non plus être trompeuse – elle est formée dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune de l'UE avec toutes les conséquences qui en découlent ».

Les mots sont forts à ce point que la version arménienne du journal russe Sputnik, entre deux éditions, préfère désormais parler d'"annexe" plutôt que d'"appendice", en se référant aux régions frontalières d'Arménie lorsque le texte original du communiqué vise clairement l'Union européenne. Quoi qu'il en soit, le mécontentement de Moscou est réel et elle le fait savoir.

Elle estime que la supervision des "experts" (coté entre guillemets) de l'Union européenne sur les événements dans la zone de la frontière arméno-azerbaïdjanaise n'apporte nulle valeur ajoutée et que « si Bruxelles était sincèrement intéressée par la paix en Transcaucasie, elle s'accorderait sur les termes du travail de sa mission avec l'Azerbaïdjan ».

Avant de rappeler que la Fédération de Russie est prête à contribuer « de toutes les manières possibles» au règlement global de la situation, notamment à utiliser le potentiel de l'OTSC dont une mission pourrait être rapidement déployée en Arménie, « si les alliés arméniens y restent intéressés », Moscou prévient :

« Les tentatives de l'Union européenne de prendre pied en Arménie coûte que coûte, de repousser les efforts de médiation de la Russie sont susceptibles de nuire aux intérêts fondamentaux des Arméniens et des Azerbaïdjanais […]. Nous sommes convaincus que le facteur clé de la stabilité et de la sécurité dans la région dans un avenir prévisible réside dans la présence des contingents russes de maintien de la paix et de gardes-frontières servant aux frontières arméniennes. Ils réagiront au comportement des observateurs de l'UE en tenant compte de l'évolution de la situation sur le terrain ».