Poutine et Biden vont se rencontrer en Suisse

Actualité
16.06.2021

C’est aujourd’hui à Genève que va s’esquisser l’avenir de notre prochaine décennie. La petite ville suisse de 200 000 habitants sera l’hôte, ce mercredi, d’un grand sommet : la rencontre présidentielle entre la Russie et les États-Unis. Réunis à Genève, les présidents américain et russe vont parler d’Arménie.

Par Anna Aznaour, journaliste suisse et correspondante du Courrier d’Erevan à Genève  

Le maître de Washington a été le premier à arriver sur place. Accueilli par les autorités suisses mardi après-midi, il leur a déjà annoncé les thématiques à l’ordre du jour et qui feront, sans nul doute, débat avec son homologue russe. À la sortie de cet entretien, le président de la Confédération helvétique Guy Parmelin, avec le vice-président du pays Ignazio Cassis, ont donné une conférence de presse.

Voici leurs réponses aux questions posées par Le Courrier d’Erevan :  

- Après avoir reconnu officiellement le génocide arménien le 24 avril 2021, le président américain Joe Biden avait souligné que l’Arménie et sa situation feront l’objet de discussion avec Vladimir Poutine à Genève. Alors que l’armée azerbaidjanaise a franchi illégalement les frontières de l’Arménie le 12 mai et depuis, creuse des tranchées sur son sol souverain, en préparant la future guerre, avez-vous abordé ce sujet avec le président américain ? La Suisse, pourrait-elle jouer un rôle de médiateur ?

- Lors de notre rencontre de tout à l’heure avec le président Biden, cette question n’a pas été abordée, répond le président de la Suisse Guy Parmelin.

- Nous avons ce thème à l’ordre du jour pour notre rencontre avec les Russes qui sont évidemment beaucoup plus concernés, d’autant plus que le cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh a été conclu grâce à Vladimir Poutine. Il y a dans cette région une question de sécurité et un problème politique profond qui n’ont pas encore été résolus. Cela concerne aussi la sécurité et la coopération avec l’Europe. Nous avons inscrit cette thématique dans notre agenda et espérons que le temps sera suffisant pour pouvoir l’aborder avec le président russe, confirme Ignazio Cassis, le vice-président helvétique.

 

Parmi les journalistes qui se soucient également du sort de l’Arménie, Jean Musy, directeur de Radio Zones 93,8 FM. Le Français a voulu savoir si le gouvernement suisse prévoyait d’organiser dans une future proche des conférences internationales pour parler de ce sujet brulant. « Nous avons déjà proposé notre disponibilité pour la tenue de ce type d’événements de suivi à condition que cette rencontre produise des effet positifs », lui a répondu Ignazio Cassis.

Si l’on ignore encore le temps qui sera imparti au sort de l’Arménie lors de ces discussions présidentielles, l’on sait par contre déjà que Vladimir Poutine a refusé l’accueil protocolaire suisse. Ainsi, le maître du Kremlin ne sera pas accueilli, comme son homologue américain, par les autorités suisses à son arrivée ce mercredi dans l’après-midi à l’aéroport de Cointrin. Une baffe slave à ses hôtes européens ou une délicate intention d’économie de leur temps et de leur carburant ? La teneur des accords et surtout des désaccords nous le révélera très prochainement.