Les nouveaux standards éducatifs en Arménie : que va-t-il changer pour le français ?

Arménie francophone
25.03.2021

Les standards, les programmes éducatifs ne restent pas figés. Ils sont modifiés, à peu près tous les dix ans, afin d’être conformes aux exigences du temps, et actuellement le rôle des nouvelles technologies n’est pas négligeable dans l’enseignement. Pour en savoir plus, Le Courrier d'Erevan est allé à la rencontre de Mme Suzanne Gharamian, Directrice de l'Alliance française et de l’Association des professeurs de français en Arménie​. 

Par Lusiné Abgarian

La dernière fois, l’Arménie avait modifié ses standards éducatifs il y a plus de dix ans, en 2008. Cette fois-ci, ce besoin de changement était notamment lié au STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques). Par la suite, c’est également les sciences humaines, les langues et toutes les disciplines qui en sont concernées maintenant.

La directrice de l’Alliance Française et de l’Association des professeurs de français en Arménie, Mme Suzanne Gharamian, qui est d’ailleurs impliquée dans le groupe de travail pour les langues, pense que les nouveaux standards éducatifs vont beaucoup transformer et améliorer le niveau de l’éducation dans les écoles arméniennes. Elle souligne particulièrement les changements qui vont favoriser et assurer la meilleure connaissance de la langue étrangère à la sortie de l’école et du lycée, grâce à la correspondance des nouveaux standards aux exigences du CECR, le Cadre Européen Commun de Référence :

« Un autre changement, c’est le niveau de connaissance de la langue à l’école. Si avant, on commençait en deuxième ou en troisième classe, selon la première ou la seconde langue étrangère, on finissait à l’école secondaire, à la neuvième classe par le niveau A2. D’après les nouveaux programmes, c’est le niveau B1 qui va être exigé. Et au lycée, c’est le B2, mais pas entièrement. […] Pour ceux qui ne choisissent pas les langues, les sciences humaines, ils peuvent garder au lycée le niveau B1, c’est-à-dire ils continuent leur cursus au lycée, mais en restant toujours au niveau B1, qu’ils ont déjà acquis en 9e classe. ».

Pour ceux qui ont envie de continuer leurs études dans le domaine des langues, le niveau B2 sera quand-même exigé. Pour assurer ce résultat, le groupe de travail sur les langues a demandé aux écoles plus d’heures.

Les professeurs, eux-aussi, vont profiter de ces changements, car des formations continues seront mises en place pour eux, qui permettront de suivre les grandes lignes de ces nouveaux standards. C’est l’une de ces premières formations qui sera animée également par Mme. Suzanne Gharamian qui a par ailleurs, une longue expérience dans ce domaine. Pour cette session, les professeurs seront invités - une soixantaine pour le début - à suivre la formation qui portera notamment sur la conception de la discipline, la planification thématique, ainsi que la méthodologie de l’enseignement.

Mme Gharamian tient d’ailleurs à souligner, que « les professeurs de français sont plus formés que les professeurs des autres langues en ce moment. Ils ont bénéficié de plus de formations jusque-là ».

Et ceci grâce aux formations annuelles qui sont mises en place par l’Association des professeurs de français, ainsi que l’Alliance française, et qui accueillent toujours des experts invités de France. La prochaine formation qui s’inscrit dans le cadre des formations continues, portera notamment, après la validation de ce programme par le Ministère de l’Education, sur le niveau B2 des lycéens des classes du français renforcé, qui, en nombre d'onze pour le moment, ont tendance à se multiplier dans différentes villes de l’Arménie.

Une première formation pour les professeurs sur le programme des nouveaux standards se tiendra dans la région de Tavouch, au mois de septembre 2021, et concernera toutes les disciplines.

La mise en place définitive des nouveaux standards est prévue pour l’année scolaire 2023-2024. En attendant, les manuels sont déjà en cours d’élaboration par le biais de différentes maisons d’édition.

Pour rappel, le changement des standards ne concerne pas les universités. Mais ce qui est sûr, c’est que les étudiants de première année auront un niveau plus élevé grâce à ces nouveaux standards, notamment dans le domaine des langues.