87ème jour du blocus du Haut-Karabagh - Bulletin d'information

Région
08.03.2023

Aujourd'hui, 8 mars 2023, 87ème jour de blocage du corridor de Latchine- Toute l’actualité importante de la veille et de l'avant-veille.

 

L’officier de police blessé par balle au thorax lors de l’attaque du commando infiltré azerbaïdjanais se trouve en service de réanimation

L’officier de police de la République d’Artsakh blessé au thorax à la suite de l’attaque du commando azerbaïdjanais le 5 mars a été opéré le jour même et se trouve en service de réanimation de l’hôpital central "Républicain" de Stepanakert. Son état est stationnaire. Le pronostic vital n’est pas engagé.

Le 5 mars un groupe armé azerbaïdjanais infiltré, en embuscade près de la localité « Khaypalou », en zone forestière, avait ouvert le feu en direction d’un véhicule de service du département des passeports et visas de la Police de la République d’Artsakh. 

3 officiers de police avaient été tués, un 4ème, grièvement blessé, est toujours en réanimation. 

 

9 malades ont été transportés d’Artsakh en Arménie par le Comité International de la Croix Rouge

9 patients transportés précédemment en Arménie pour y recevoir des soins adaptés ont été rapatriés en Artsakh avec l’accompagnement du CICR.

Le transfert des malades d’Artsakh vers l’Arménie continue à s’effectuer exclusivement avec la médiation et l’accompagnement du Comité International de la Croix Rouge.

Au 7 mars 153 malades au total ont ainsi été transportés d’Artsakh en Arménie par le CICR. 

 

De telles provocations ne sont pas à ‘exclure à l’avenir, hélas : le président de la République Arayik Harutyunyan a convoqué une réunion du Conseil de sécurité le 6 mars

La séance a débuté avec une minute de silence qu’ont respectée les participants debout en hommage aux officiers de police tués la veille par un commando azerbaïdjanais. Le président Harutyunyan s’est ensuite exprimé par une déclaration.

Le chef de l’État a rappelé qu’une rencontre entre les représentants d’Artsakh s’est tenue le 24 février avec la partie azerbaïdjanaise, avec la médiation et en présence du commandement des forces de maintien de la paix russes déployées en Artsakh, pour échanger de questions d’ordre humanitaire et logistique. Les parties y sont convenues d’une deuxième rencontre qui a eu lieu le 1er mars, avec le secrétaire du Conseil de sécurité Samvel Shahramanyan comme chef de la délégation d’Artsakh. L’ordre du jour de la rencontre comprenait la question du déblocage du corridor de Latchine, celle du rétablissement de l’approvisionnement en électricité et en gaz de l’Artsakh en provenance d’Arménie ainsi que la reprise de l’exploitation de la mine de Kashen.

« Lors de la deuxième rencontre le représentant azerbaïdjanais a tenté de soulever des questions politiques, employant le terme « intégration ». Monsieur Shahramanyan a répondu que le seul sujet politique dont les parties pourraient débattre était celui de la reconnaissance de l’indépendance de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan, en rajoutant qu’en tout état de cause la délégation qu’il conduisait n’avait pas le pouvoir d’échanger sur de tels sujets a précisé le président Harutyunyan.

« Je rappelle que nous n’avons jamais accepté et n’accepterons jamais une telle proposition. Nous ne nous écarterons pas du chemin de l’indépendance et de notre droit à l’autodétermination choisi par notre peuple dans son écrasante majorité. Cela veut dire que la situation risque d’empirer et il faudra que nous fassions preuve d’endurance. Le choix est simple : rester fidèle à notre combat ou bien, si notre peuple en décide autrement, accepter la proposition de l’Azerbaïdjan, en formant dès lors un nouveau pouvoir dans le pays. Mais tant que nous restons fidèles à notre choix de l’indépendance je vous demande de respecter cette décision, en évitant de réagir aux provocations, de vous adonner aux manipulations et de vous abstenir de toute interprétation politicienne » a ajouté le président de la République.

« Le fait est que nous poursuivons notre lutte et que la situation peut perdurer. Nous devons y être prêts et prendre des mesures nécessaires pour y faire face. J’ai échangé avec le ministre d’État sur les problèmes que nous rencontrons et j’aimerais qu’aujourd’hui nous puissions prendre la décision en Conseil de sécurité de charger le gouvernement de mettre au point des plans de sécurité alimentaire et énergétique car nous ne devons ignorer aucun scénario, même le plus pessimiste », a indiqué Arayik Harutyunyan. 

 

Le ministre d’État Gurgen Nersisyan a accordé un entretien à la télévision publique de la République d’Arménie

En commentant l’attaque du commando azerbaïdjanais infiltré du 5 mars ayant coûté la vie à trois officiers de police et grièvement blessé un quatrième, le ministre d’État d’Artsakh a qualifié celle-ci d’acte terroriste.

Il a précisé en outre que les corps des soldats tués et les blessés côté azerbaïdjanais ont été évacués avec la médiation des forces russes de maintien de la paix.  Gurgen Nersisyan a évoqué également l’attitude de la communauté internationale qualifiant celle-ci d’inadmissible et d’un test de résilience pour le peuple d’Artsakh.

 

Si les États coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE étaient réellement intéressés par un règlement équitable du conflit du Karabagh, ils auraient pu au moins faire preuve de courage en se rendant en Artsakh : le Défenseur des droits de l’Homme d’Artsakh

Lors des nombreuses rencontres avec les différents milieux politiques américains et français nous entendons souvent l’affirmation de leur part qu’ils souhaitent sincèrement la préservation de l’institution qu’est la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE. De temps en temps, le Groupe de Minsk est évoqué également par la Fédération de Russie.

En ce moment même le coprésident américain du Groupe de Minsk Louis Bono et son homologue français Brice Roquefeuil se trouvent dans notre région et multiplient les rencontres à Bakou et à Erevan.

Qu’est-ce qui empêche les coprésidents américain et français en visite dans la région de se rendre en Artsakh (Haut-Karabagh) et qui aurait le mérite de rendre crédible leur détermination de préserver la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE et de résoudre le conflit par la voie pacifique ? 


 

Mises à jour statistiques quotidiennes

  • À ce jour 329 bébés sont nés sous blocus.
  • En raison de la suspension des interventions chirurgicales planifiées dans toutes les institutions médicales relevant du ministère de la Santé publique de la République d’Artsakh, près de 800 citoyens sont privés de la possibilité d’une intervention chirurgicale que leur état de santé impose.
  • À ce jour par l’intermédiaire du Comité International de la Croix Rouge 153 patients au total ont été transférés en République d’Arménie pour y recevoir des soins adaptés. Par ailleurs, les véhicules du CICR ne disposant pas de bloc de soins intensifs les malades ,même en état critique, ne peuvent y voyager allongés, l’Azerbaïdjan bloquant la circulation des ambulances de réanimation d’Artsakh, mieux adaptées à de tels transferts.
  • 55 entreprises (soit 17,7% des entreprises du pays) ont intégralement suspendu leur activité en raison du blocus. Les autres entreprises fonctionnent partiellement ou bien grâce aux subventions de l’Etat
  • À ce jour près de 6 400 personnes ont perdu leurs emplois, donc leur unique source de revenus en raison de la situation économique difficile.

Plus de 33 200 tonnes de produits de première nécessité auraient été livrées en Artsakh s’il n’y avait pas eu le blocus. Depuis le 12 décembre seules 2 530 tonnes, essentiellement de denrées alimentaires et de produits pharmaceutiques, ont été livrées par le Comité International de la Croix Rouge et le Contingent russe de maintien de la paix.

Pendant la période du blocus l’économie de l’Artsakh a subi des dommages équivalent à 150 millions de dollars US. Le PIB a chuté de 16%.


 

Faits importants :

  • En raison de pénuries alimentaires provoquées par le blocus, depuis le 9 janvier 20 établissements scolaires sont en activité partielle. A intervalles plus ou moins longs, tous les établissements scolaires ont dû suspendre totalement ou partiellement leur activité. 
  • Dès le début du blocus, certains produits alimentaires, notamment des fruits et légumes frais importés d’Arménie, ont commencé à manquer pour disparaître ensuite totalement du menu des familles. Compte tenu des pénuries alimentaires, dès le 20 janvier un régime de rationnement des aliments de base ainsi que de produits d’entretien a été instauré en Artsakh où les pâtes, le riz, le sarrasin, les œufs, l’huile, le sucre, certains fruits et légumes, ainsi que du produit lessive sont distribués en quantités limitées, sur présentation de tickets de rationnement uniquement. 
  • Depuis le 9 janvier, l’unique ligne électrique de haute tension Arménie-Artsakh traversant le secteur sous contrôle azerbaïdjanais est endommagée, la partie azerbaïdjanaise refusant aux techniciens d’Artsakh l’accès au lieu de l’accident pour éliminer la panne affectant la ligne. Compte tenu du fait que les volumes d’électricité produite en Artsakh sont inférieurs à ceux de la consommation alors que les ressources du réservoir d’eau de Sarsang ne cessent de diminuer, à compter du 10 janvier un graphique de coupures de 2 heures journalières a été instauré, augmenté de 2 heures supplémentaires à compter du 17 janvier de 2 nouvelles heures supplémentaires à compter du 21 janvier. Ainsi, à compter de cette date, les coupures d’électricité durent 6 heures par jour au total. 

Depuis le début du blocus de nombreux États du monde et organisations internationales ont condamné les agissements de l’Azerbaïdjan appelant à la levée du blocus. La question a également été débattue au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies. La Cour européenne des droits de l’Homme a engagé l’Azerbaïdjan à prendre toutes les mesures nécessaires et suffisantes pour lever le blocus. La question a également été soulevée près la Cour internationale de Justice de l’ONU (La Haye), dans le cadre des travaux du Comité pour l’élimination du racisme. Le Parlement européen a adopté une résolution sur les conséquences humanitaires du blocus d’Artsakh.


 

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