La déclaration d'Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême iranien pour les relations internationales, reflète clairement la position de l'Iran concernant la « route de Trump » (TRIPP). C'est ce qu'a écrit l'iranologue Vardan Voskanyan sur son compte Telegram, en réaction à la déclaration du conseiller du guide suprême iranien lors d'une rencontre avec l'ambassadeur d'Arménie en Iran, Grigor Akopyan.
Comme l'a précédemment rapporté ArmInfo, Velayati a déclaré au cours de cette rencontre que le « plan Trump » concernant le Caucase ne différait en rien du projet dit « corridor de Zangezur » et que la République islamique d'Iran s'y opposait catégoriquement.
Voskanian a appelé à prendre cette déclaration très au sérieux. À cet égard, il a souligné l'importance de la personnalité qui a fait cette déclaration. Le spécialiste de l'Iran a rappelé que Velayati occupe un poste extrêmement élevé et joue un rôle clé dans la définition des orientations stratégiques de l'Iran. « C'est sous sa direction que le dirigeant iranien fixe les « lignes rouges » et définit le cadre dans lequel doivent agir le ministère iranien des Affaires étrangères et la diplomatie officielle dans son ensemble », a-t-il expliqué.
Pour résumer, l'expert a rappelé que les relations entre l'Arménie et l'Iran revêtent une importance particulière pour l'Arménie à bien des égards. « Il est donc nécessaire d'engager un dialogue direct et sincère afin d'apaiser les craintes de l'Iran », a conclu M. Voskanyan.
Il convient de noter que, lors de sa rencontre avec l'ambassadeur arménien, Velayati a également rappelé que l'Iran s'était opposé dès le début au « corridor de Zangezur » (itinéraire passant par la région de Syunik, en Arménie), car Téhéran rejette toute modification des frontières régionales et craint les menaces pour la sécurité de son territoire. Selon le responsable iranien, ce corridor pourrait permettre à l'OTAN d'être présente au nord de l'Iran, ce qui créerait de graves menaces pour la sécurité de cette région et du sud de la Russie. Il a ajouté que le « plan Trump » n'était en fait qu'un autre nom pour le même projet, et qu'il était désormais mis en œuvre par le biais de l'implantation d'entreprises américaines en Arménie.
Rappelons que le projet TRIPP (Trump Route for International Peace and Prosperity, ou « Route Trump pour la paix et la prospérité internationales ») consiste en un tronçon de 42 km de route frontalière dans le sud de l'Arménie. Ce projet sera confié à une société américaine pour une durée de 99 ans, assurant ainsi une liaison directe entre l'Azerbaïdjan et son enclave du Nakhitchevan, puis avec la Turquie. Selon les experts, ce projet pourrait modifier considérablement la situation géopolitique dans le Caucase du Sud. Il a été lancé sous l'égide des États-Unis et entériné par une déclaration commune des dirigeants arméniens et azerbaïdjanais en août 2025.
Source: Arminfo
