Frappez, on vous répondra !

Actualité
14.03.2024

Dans une décision quasi unanime le 13 mars, le parlement européen s'est prononcé en faveur du resserrement de ses liens avec l'Arménie et de sa candidature de à rejoindre l'Union européenne… Si elle le veut bien.

Par Olivier Merlet

 

« L’Arménie et l’Union européenne ont un agenda très chargé. La République d'Arménie est prête à élargir et à approfondir ce programme ». Ainsi s'exprimait Nikol Pashinyan au cours de sa conférence de presse du 12 mars, estimant que les relations bilatérales n'avaient jamais été aussi profondes, fortes et actives. « J'espère que dans un avenir proche, nous prendrons plusieurs décisions qui seront l'expression de ces relations fortes », déclarait-il encore.

Les vœux du Premier ministre semblent comblés puisque moins de 24 heures après qu'il ait tenu ces propos, le parlement européen, à l'écrasante majorité de 504 voix pour, 4 contre et 32 ​​abstentions, l'a invité à frapper à sa porte. « Si l’Arménie souhaitait demander le statut de pays candidat et poursuivre sur la voie de réformes durables consolidant sa démocratie, la voie à une phase de transformation des relations entre l’Union et l’Arménie pourrait être ouverte », indique le quatrième point de sa résolution commune adoptée hier sur « le resserrement des liens entre l’Union et l’Arménie et sur la nécessité de parvenir à un accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie ».

Reste maintenant au Premier ministre, s'il s'y décide, à convaincre les députés de sa majorité. La semaine dernière encore, certains d'entre eux exprimaient leurs plus grandes réticences à couper le cordon avec Moscou, premier partenaire économique, commercial, énergétique et encore, sur le papier, militaire de l'Arménie.

D'ores et déjà, le Parlement européen « invite la Commission et le Conseil européens à soutenir activement le souhait de l’Arménie d’un renforcement de la coopération avec l’Union, non seulement dans le domaine du partenariat économique, mais aussi dans le cadre du dialogue politique, des contacts interpersonnels, de l’intégration sectorielle et de la coopération en matière de sécurité ».

Ainsi, les députés européens qui se disent « pleinement conscients du niveau et de la diversité des menaces que la Fédération de Russie pourrait tenter d’employer contre l’Arménie pour la punir de ses choix politiques et stratégiques indépendants, estiment que l’Union doit être prête à fournir une aide rapide à l’Arménie afin d’atténuer les conséquences négatives de toute mesure hostile de ce type ». Ils invitent « l’Union à répondre favorablement à la demande de soutien de l’Arménie par l’intermédiaire de la facilité européenne pour la paix et à apporter un soutien à l’armée arménienne ».

Encourageant par ailleurs les entreprises et investisseurs de leurs pays à « renforcer encore leurs relations économiques et commerciales », les représentants européens considèrent également qu’il est temps de lancer un dialogue sur la libéralisation du régime des visas avec l’Arménie, satisfaisant ainsi à la demande de longue date du gouvernement arménien.