Lister le génocide

Actualité
18.04.2024

Le président de la commission défense du Parlement, Andranik Kocharyan, député du parti au pouvoir, revient sur ses déclarations précédentes affirmant que le gouvernement envisage l'établissement d'une liste de 1,5 millions de victimes du génocide arménien.

 

« Je sais que le Premier ministre aspire à établir des fondations authentiques concernant le génocide, pour objectiver la liste exhaustive de nos concitoyens touchés par ce drame. […] Le plus important est d'avoir les noms de famille de ce million et demi de nos compatriotes - où, comment et dans quelles conditions [ils ont péri, NDLR], que ce soit très précis. Nous n’avons pas résolu ce problème depuis des décennies. Maintenant, nous devons nous concentrer, la véritable Arménie offre également cette opportunité, de faire de cette omission du génocide une réalité ».

Deux jours après avoir tenu ces propos dans une interview largement reprise par la presse, Andranik Kocharyan, député du parti au pouvoir est revenu le 16 avril sur ses propos affirmant qu'ils n'engageaient que lui-même.

« Peut-être que je n'aurais pas dû le formuler ainsi », a-t-il admis, « je confirme avec mes collègues du parti "Contrat civil" que notre faction n'en a pas discuté. Ma déclaration concernant l'établissement de listes de 1,5 million de victimes n'est ni une décision du Premier ministre, ni une telle décision politique ». Précisant de nouveau qu'il ne s'agissait là que de son opinion personnelle, le président de la commission Défense à l'Assemblée nationale a estimé que la nécessite de documenter plus clairement la mémoire du génocide. ne signifie pas remettre en question le génocide ou le nombre de ses victimes ».

Une telle documentation nous permettra de rendre plus tangibles les réclamations, ce qui est très nécessaire pour nos avocats. […] En mentionnant des noms, vous relevez que telle personne a été tuée à tel endroit et dans telles conditions, c'est-à-dire que vous précisez votre affirmation la rendant très difficile à réfuter. De nombreuses familles ont conservé des documents qui leur permettront même de réclamer une indemnisation à la Turquie ».