Perplexité de l'Église arménienne quant à une nouvelle constitution

Société
26.02.2024

Le Conseil spirituel suprême qui se réunissait à la Mère-Siège d'Etchmiadzine du 20 au 24 février sous la direction de Karekin II, évoquant les défis sécuritaires de l'Arménie et les relations entre l'Église et l'État a notamment exprimé sa perplexité face au projet d'adoption d'une nouvelle constitution.

Par Olivier Merlet

 

« Soulignant que les fondements de la Constitution de la RA sont les symboles de la vie spirituelle nationale, des souvenirs et des événements du passé précieux de notre peuple et nos désirs et aspirations nationaux, les membres de l'assemblée ont jugé inadmissible de minimiser ou d'ignorer ces valeurs dans les débats publics, notamment dans le contexte de l'adoption de la nouvelle Constitution.

Le Conseil spirituel suprême se dit perplexe face à l’initiative d’adopter une nouvelle Constitution, surtout lorsqu’elle est également perçue comme une conséquence de la coercition externe dans les cercles publics. Il a été noté que le discours de divers hauts responsables arméniens, ainsi que du président de l'Azerbaïdjan, concernant l'adoption de la nouvelle Constitution ne fait qu'approfondir les doutes existants ».

Le communiqué fait également part de « relations anormales entre l'Église et l'État » et note qu' « un certain nombre de questions clés d'importance spirituelle nationale, liées aux domaines les plus importants de la législation, de l'éducation, de la culture et de la protection des lieux saints, restent sans solution ».

Le ministère de l'Éducation avait soumis à l'Assemblée nationale fin janvier un projet de réforme des manuels scolaires proposant de renommer l' « Histoire des Arméniens » en « Histoire de l'Arménie ». L'Église s'était elle aussi emparée du sujet qui avait suscité de nombreuses polémiques. Son Conseil suprême estime aujourd'hui que « les sujets d'études arméniennes ont été attaqués. Le contenu de l'histoire arménienne a été déformé par des erreurs grossières, des omissions et des approches arbitraires. […] L'enseignement public devait être protégé de l'influence des courants et idées à la fois anti-scientifiques et antinationaux par tous les moyens légaux ».

Le conclave a également appelé une nouvelle fois à « l'unité nationale, la concentration efficace du potentiel de ses structures, à la guérison des relations entre l'Arménie et la diaspora et la bonne organisation de leur coopération, vitale et importante afin de surmonter les problèmes de sécurité auxquels est confrontée la patrie et de protéger les droits du peuple d'Artsakh »