Edvard Asryan nommé chef d'état-major général des Forces armées arméniennes

Actualité
15.07.2022

Après 6 mois de vacance, les forces armées de la République d'Arménie retrouvent un chef d'État-major.

Par Olivier Merlet

Par décret du président de la République et sur la base de la recommandation du Premier ministre, Edvard Asryan a été nommé chef d'État-major général des forces armées de la République d'Arménie ce 14 juillet. Son mandat est prévu pour une durée de cinq ans.

Depuis le limogeage d'Artak Davtyan le 24 février dernier, le poste était resté vacant, l'intérim étant assuré par son premier adjoint, le lieutenant-général Kamo Kochunts. L'ancien chef d'État-major ainsi que l'ex-ministre de la défense, David Tonoyan et 4 autres généraux avaient été reconnus coupable de fraude et détournement de fonds liés à l'achat d'armes et de munitions défectueuses.

Dans le contexte des atteintes régulières à la sécurité de l'Arménie depuis la fin de la guerre, la situation ne manquait pas de surprendre. Le gouvernement invoquait pour sa part les réformes et changements législatifs en cours, souhaitant se laisser le temps de la réflexion et affirmant que toutes les responsabilités inhérentes à la fonction étaient assumées. Depuis l'accession au pouvoir de Nikol Pashinyan, trois chefs d'État-major et quatre ministres de la Défense se sont déjà succédés.

Le 8 juin, l'Assemblée nationale approuvait un ensemble de propositions conçues par le gouvernement portant sur un nouveau statut du chef de l'État-major général de l'armée. À ses fonctions militaires s'ajouteront automatiquement celles de premier vice-ministre de la défense, sans droit toutefois à le remplacer en cas d'absence. L'État-major, par ailleurs, sera déchargé de toute question d'achats et de fournitures en armes ou matériels techniques. « En d'autres termes, nous aurons un nouveau modèle dans lequel les forces armées ne s'occuperont que de la défense du pays et de l'entraînement au combat, c'est-à-dire de tout ce qui augmentera la capacité de combat de l'armée, le travail pour lequel elle est engagée », déclarait le ministre de la défense Suren Papikyan à ceux qui reprochaient au gouvernement de vouloir politiser la fonction. Selon lui, ces changements rendront la chaîne de commandement et de contrôle de l'armée « plus fluïde et plus verticale ».

Le général de division Edvard Asryan occupait auparavant le poste de chef du département des opérations à l'État-major général. Il s'est fait connaître du public arménien le 27 mai 2021 alors qu'il donnait une conférence de presse commentant les incursions azerbaïdjanaises dans les provinces du Syunik et de Gegharkunik. Trois mois auparavant, le 25 février 2021, il co-signait également la lettre ouverte des hauts-responsables militaires demandant la démission du Premier ministre. Elle avait alors coûté son poste au chef d'État-major de l'époque, le général Onik Gasparyan.