L'OTSC veut améliorer ses mécanismes de réponse aux situations de crise

Actualité
08.06.2022

Erevan accueille depuis ce lundi la réunion de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC*). Les échanges devraient se poursuivre jusqu'à la signature du mémorandum de son plan de défense et de sécurité 2021-2025. Pointée du doigt par l'Arménie pour sa non-réaction aux agressions azerbaidjanaises depuis le printemps dernier, l'Organisation semble prête à revoir certains de ses fonctionnements.

Par Olivier Merlet

Ce sommet marque également un doble anniversaire, le trentième de la signature du Traité de sécurité collective et le vingtième de son organisation éponyme, le 7 octobre 2002, ce que n'a pas manqué de saluer Nikol Pashinyan qui accueillait au palais du gouvernement les chefs des délégations de ses six pays membres. « Évènement significatif », selon le Premier ministre qui a insisté sur l'opportunité de cette rencontre, la première depuis la crise sanitaire de 2019, permettant à l'Organisation d'optimiser son efficacité, d'en analyser les réalisations et les lacunes. « La situation dans notre région et dans le monde en général est assez tendue. [L'Assemblée parlementaire de l'OTSC] est une plate-forme très puissante pour partager notre vision de l'avenir, pour essayer de rendre les mécanismes de l'OTSC plus efficaces pour répondre aux situations de crise ».

Le 16 mai dernier, lors d'une précédente réunion à Moscou, Nikol Pashinyan avait à ce propos clairement fustigé l'absence de réaction de l'organisation de défense suite à la violation du territoire arménien par l'Azerbaïdjan au printemps 2021. Il rappelait hier « l'importance du sujet pour [l'Arménie] et l'organisation en général. En tant qu'État président, nous considérons cette question comme l'une des priorités de notre présidence », a-t-il affirmé.

Viatcheslav Volodine a remercié le Premier ministre pour l'accueil chaleureux, notant que la réunion du conseil offrait en effet l'occasion de développer les relations entre les pays en harmonisant leurs législations et par l'élaboration de lois-cadres. « Lorsque nous parlons d'harmonisation de la législation, cela concerne avant tout le terrorisme, la lutte contre l'extrémisme, la coopération militaro-politique, les activités des forces de maintien de la paix et d'autres questions », a-t-il déclaré.

Après un échange de vues sur le développement des mécanismes de l'OTSC, Nikol Pashinyan, se référant au Groupe de Minsk de l'OSCE, s'est entretenu avec les membres de l'Assemblée parlementaire des questions concernant le règlement du conflit du Haut-Karabakh. De même, évoquant les activités de la commission de démarcation des frontières arméno-azerbaïdjanaises et le déblocage des infrastructures régionales, les mesures prises pour libérer les prisonniers de guerre, otages et autres civils arméniens détenus en Azerbaïdjan, le Premier ministre a souligné le soutien la communauté internationale dans la résolution de ces problèmes.

Les délégations se sont ensuite rendues au complexe sportif Karen Demirchyan où se tenait la réunion proprement dite du Conseil de l'Assemblée parlementaire. Au cours de ces premiers échanges, les délégations ont abordé un large éventail de sujets liés à leur coopération et aux derniers développements de l'actualité internationale et régionale, au cœur desquels figuraient les défis et les menaces de sécurité des activités de la République d'Arménie.

Alen Simonyan, le président de l'assemblée Nationale participait à ces débats. Reprenant les propos passés du Premier ministre devant cette même organisation quant aux agressions répétées de l'Azerbaïdjan, il en a lui aussi interpellé les membres, leur reprochant que « l'Arménie était dans une situation où nous nous attendions à ce que les mécanismes de réponse aux situations de crise de l'OTSC fonctionnent, malheureusement, cela ne s'est pas produit. » Malheureusement de même, ni le président du parlement ni les membres des délégations présentes n'ont souhaité commenter ces questions devant la presse.

En fin de journée de ce mardi, le siège de l'OTSC annonçait cependant par communiqué de presse, la tenue à Erevan, le 10 juin, d'une réunion ordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères de son organisation, au cours de laquelle « les chefs de missions diplomatiques discuteront de l'état de la sécurité internationale et régionale et de son impact sur la sécurité des États membres. Ils seront informés du travail effectué par le Secrétariat et l'état-major conjoint de l'OTSC pour améliorer le mécanisme de réponse aux crises de l'Organisation dans les réalités géopolitiques actuelles ».

 

 

* L'OTSC organisation à vocation politico-militaire de défense fondée le 7 octobre 2002. Elle regroupe six pays : l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan. Stanislav Zas, général et homme politique biélorusse né en Ukraine en est le secrétaire général.

L'Assemblée parlementaire de l'OTSC créée en novembre 2006, assure le contrôle de ses activités et la mise en œuvre des décisions de l'organisation, portant généralement sur le rapprochement et l'harmonisation des législations de ses pays membres et la ratification des traités internationaux conclus dans son cadre. Elle est présidée par Volodin Vyacheslav, Président de la 7e Douma de la Fédération de Russie