Moscou attend toujours les clarifications d'Erevan sur le traitement de la question du Karabakh

Actualité
09.12.2022

Dans son point presse hebdomadaire du 8 novembre, la porte-parole du ministère Russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, appelle les autorités arméniennes à clarifier leur position sur la question des droits des Arméniens du Karabakh à l'autodétermination.

Par Olivier Merlet

La question avait le mérite d'etre argumentée et bien amenée. Faisant allusion aux déclarations de Sergeï Lavrov le 1er décembre dernier, qui estimaient que la reconnaissance des accords d'Alma Ata et des tracés frontaliers alors en vigueur « facilitait la question de savoir comment aborder le statut du Karabakh », le journaliste à précisé que selon lui, le parlement « le parlement arménien n'avait ratifié la-dite déclaration qu'à condition que le Haut-Karabakh ne soit pas enregistré comme faisant partie de l'Azerbaïdjan. La République autoproclamée s'est elle-même retirée de la République socialiste d'Azerbaïdjan en pleine conformité avec la législation soviétique de l'époque ». Constatant également que « la République d'Azerbaïdjan se considèrait comme le successeur de la Première République de 1918-1920, et non de République socialiste d'Azerbaïdjan », le représentant de la presse a légitimement demandé « pourquoi le droit des peuples à l'autodétermination et la réticence de la population de l'Artsakh à vivre en tant que partie de l'Azerbaïdjan, était en fait ignorés dans le processus de négociation », précisant que le droit à l'autodétermination était inscrit à la fois dans la Charte des Nations Unies et dans la Déclaration d'Alma-Ata de 1991.

« Nous vous suggérons de poser cette question aux autorités arméniennes afin de comprendre la position officielle de l'État sur ce sujet. Lorsqu'il y aura une position officielle, nous pourrons discuter publiquement en tenant compte des nuances que vous avez mentionnées », a répondu la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, signalant que ni la presse, ni le gouvernement arménien n'avaient exprimé de position à ce sujet. « Il est difficile d'ajouter quelque chose aux propos de Sergeï Lavrov sans une position unifiée, formalisée publiquement à Erevan », a-t-elle poursuivi, « je voudrais comprendre le point de vue de base d'Erevan sur les aspects indiqués, alors nous pourrons commenter en détail ».

Dans une interview donnée hier à nos confrères d'Azatutyun, le secrétaire du Conseil de sécurité, Armen Griogoryan, a évoqué un accord passé « avec l'assistant du président azerbaïdjanais pour créer un mécanisme international pour le Haut-Karabakh, afin de discuter des droits et de la sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh. Jusqu'à présent, ce mécanisme n'est pas clair, ni s'il interviendra dans le cadre de l'accord de paix ou en dehors de l'accord de paix ».

Armen Grigoryan est également revenu sur ce dernier point en affirmant qu'il continuait à travailler sur les derniers amendements du traité de paix transmis par l'Azerbaïdjan, les qualifiant simplement de « plus ouverts ». « La version que nous avons édité sera bientôt transférée en Azerbaïdjan » . Revenant sur sa conclusion maintes fois annoncée pour la fin de l'année, le secrétaire du Conseil de sécurité a avoué que malgré tous les efforts du gouvernement pour y parvenir, il était difficile aujourd'hui de l'assurer.