Rencontre à Moscou du Premier ministre et du Président russe

Actualité
20.04.2022

Le Premier ministre Nikol Pashinyan et le Président russe Vladimir Poutine ont adopté hier une déclaration conjointe dans le cadre de la visite officielle du Premier ministre arménien en Russie.

Par Olivier Merlet

8 pages, 30 points (comme les 30 ans des relations diplomatiques entre les 2 pays), passant en revue presque en détail tous les domaines de coopération. Le communiqué de presse des services du premier ministre est impressionnant, les moindres domaines de coopération sont évoqués, l'économie, bien sûr, la sécurité, la défense, la finance, l'énergie, l'informatique, la santé, le tourisme, etc.

Bien plus que la réaffirmation des accords très étroits, pour ne pas dire intimes, de coopération entre les deux pays, c'est véritable déclaration de communauté de destins que les deux dirigeants agrént, certainement plus favorable à Moscou qu'à Erevan, question d'échelle, cette dernière ouvrant grand toutes ses portes aux intérêt russes dans tous les domaines, y compris celui l'apprentissage de langue russe. L'érection à Erevan d'un monument dédié à l'amitié arméno-russe est évoquée.

Des questions cruciales qui agitent aujourd'hui l'Arménie, rien de vraiment nouveau. Vladimir Poutine et Nikol Pashinyan avalisnt, en s'en félicitant, les dernières dispositions sur le démarrage des pourparlers de paix entre Arménie et Azerbaïdjan. La création d'une commission bilatérale sur la démarcation des frontières et leur sécurisation, « avec le soutien consultatif de la Russie », implique selon eux, la nécessité « d'intensifier la coopération trilatérale entre l'Arménie, la Russie et l'Azerbaïdjan ». À ce sujet, Moscou se dit d'ailleurs « prête à participer aux projets de restauration de l'infrastructure ferroviaire de l'Arménie, y compris la restauration des chemins de fer à Syunik »

Enfin, du statut du Karabakh lui-même, il n'est nulle part fait mention. Aux annonces du gouvernement arménien exigeant des clarifications sur le rôle et l'efficacité de la force d'interposition russe, le communiqué d'hier ne fait que souligner « la contribution décisive du contingent russe de maintien de la paix à la protection du Haut-Karabagh et à la création de conditions de vie favorables et sûres pour la population […], la nécessité de résoudre d'urgence la question humanitaire de longue date ». L'engagement des moyens politiques et diplomatiques en constitue la promesse et dans ce contexte, il n'est pas exclu « d'avoir recours à l'utilisation du potentiel et de l'expérience des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE conformément à son mandat international » même si le texte, quelques ligne auparavant, rappelle « qu'aucun État, Union ou coalition ne peut et ne doit assurer sa sécurité au détriment de la sécurité d'autres États ».

Nous publions dans un document séparé la copie intégrale de la déclaration complète des dirigeants russes et arméniens du 19 avril.