Les recettes et dépenses publiques de l’Arménie augmenteront de 15,4% en 2024, portant le budget de l'État à 2 566 milliards de drams (soit 6,2 milliards d'Euros), dont 3 017 milliards de dépenses (7,3 milliards d'Euros, +15,9%).
Par Aram Gareginyan
C'est ce que prévoit le ministre des finances, Vahe Hovhannisyan, qui présentait la semaine dernière en session gouvernementale, l'ébauche du budget de l’État l'année à venir. Il sera discuté courant octobre au niveau des commissions parlemlentaires pour être adopté en session plénière à la fin de cette année.
Le ministre a tout d’abord souligné que le gouvernement devrait prendre à sa charge les besoins des familles des deplacés de Haut Karabakh. Si les plus urgents, comme la fourniture d'un hébergement temporaire, d'une assistance alimentaire et en produits de première nécessité, sont d'ores et déjà comptabilisés, les projections à plus long terme prévues pour 2024 (comprenant l'aide à la recherche d'un emploi durable et à l’achat de logements) seront évaluées jusqu’à la fin d’année et seront intégrés à la version finale du budget.
Le ministre a également fait part des dépenses respectives de chaque ministère, en tête desquelles celles consacrées à la défense nationale, prévues pour s'élever à 595 milliards de drams (1,44 milliards d'Euros, soit + 7,3% par rapport au plan budgétaire de 2023).
En termes de croissance, priorité est donnée au ministère de l’économie avec une augmentation de 42% de son budget (92 milliards de drams ou 220 millions d'Euros), pour financer les mesures de soutien aux exportations, fortement affectées par la hausse du dram arménien sur le marché des changes contre le dollar ou l’euro. Il inclut également le financement en nette progression des projets de soutien au développement d’une agriculture moderne, d'une part, et à l'introduction en bourse de nombreuses entreprises de tous les secteurs, d'autre part.
À la Santé, les dépenses panifiées liées à l'introduction du système d’assurance maladie universelle (en plusieurs étapes, jusqu’à 2027) entrainent une augmentation globale de 18,4% , le portant à 168 milliards de drams ou 406 millions d'Euros.
De grands travaux stratégiques sont également prévus, à commencer par ceux de l'autoroute Nord-Sud, pour permettre une liaison plus rapide entre l'Arménie et ses partenaires commerciaux de Géorgie et d’Iran. La création d'un nouvel axe routier Sisian - Agarak (à la frontière avec l’Iran) a d'ailleurs déjà commencé avec l'aménagement de plusieurs ponts et tunnels dans un secteur particulièrement difficile. Objectif : “redresser” la route actuelle qui serpente à travers des dizaines cols de montagne qu'empruntée quotidiennement et quotidiennement par des dizaines les grands camions. Trois barrages hydrauliques sont également en cours de construction, 15 autres projets feront l'objet d'études de faisabilité et autres documents préparatoires.
Pour financer son budget 2024 , le gouvernement compte sur une forte croissance économique (ne reposant pourtant pas sur l’industrie, mais principalement sur la construction et les services, dopés par l’arrivée massive des citoyens russes). Il est aussi prévu de continuer à renforcer la rigueur fiscale.
Le rapport de la dette public et du PIB (c’est-à-dire, l’économie nationale)devrait rester inférieur à 50% (48,4%) fin 2024. Grace à ces chiffres, les autorités nationales espèrent maintenir la confiance dans le pays des investisseurs étrangers et favoriser un taux d’intérêt relativement faible sur la dette.
