La banque centrale pompier de la flambée des devises

Economie
06.10.2023

La Banque centrale d'Arménie est intervenue pour tenter de juguler une envolée du marché des devises étrangères.

Par Olivier Merlet

 

Après avoir connu une forte baisse il y a 18 mois - et continue depuis - suite au déclenchement de la guerre en Ukraine, le taux de change des devises étrangères, dollar et euro en tête, s'est brusquement envolé au lendemain de l'agression de l'Azerbaïdjan sur le Karabagh. Tout d'abord modérée jusqu'en fin de semaine dernière, la hausse s'est brusquement accélérée pendant le week-end et s'est poursuivie jusqu'à ce que la Banque centrale arménienne décide d'intervenir sur le marché le 4 octobre.

Edgar Aghabekyan, expert du Centre de recherche AMBERD de l'Université d'État d'économie, associe le phénomène  ce qu'il qualifie de « panique » des acteurs économiques en raison de la situation politique résultant de la perte du Karabagh, sans doute associée à une forte demande en devises des réfugiés d'Artsakh en proie à l'incertitude, nombre d'entre eux cherchant à rejoindre l'étranger.

Après avoir atteint les 429,14 drams pour un dollar  au cours officiel le 4 octobre, parfois négocié jusqu'à 440 drams dans certaines banques d'Erevan. la vente massive de billets verts par la Banque centrale a permis hier de ramener son taux à 418,52 drams. Même traitement pour l'euro, ramené à 440,28 drams pour 450,73 drams la veille.

Toujours selon l'expert de l' AMBERD, Edgar Aghabekyan « il est difficile de dire à quel taux de change un nouvel équilibre s'établira, tout dépendra de la manière dont le marché réagira aux actions de la Banque centrale. Dans la plupart des cas, cela ne suffit pas. Je suppose toutefois que nous assisterons à une certaine stabilisation de la situation ».

Parmi les conséquences possibles d'une poursuite de la hausse des taux de change, le coût des importations de biens en serait automatiquement impacté et pourrait provoquer une forte inflation »sur le marché intérieur. La Banque centrale a informé qu'elle continuerait à surveiller les marchés financiers et, si nécessaire, « utilisera tous les outils à sa disposition pour garantissant la stabilité des prix et des marchés ».