Les flux de réexportation de biens depuis l’Arménie, qui s'étaient fortement amplifiés depuis le début du conflit en Ukraine, se ralentissent.
Par Aram Gareginyan
Selon les données du Comité national des Statistiques, les exportations ont augmenté de 51,8% sur les huit premiers mois de 2023, et de 53,8% pour les importations à (soit respectivement 4,46 milliards de dollars et $7,54 milliards de dollars en valeur). Par contraste, la production industrielle en Arménie est restée stagnante durant cette même période, perdant même 0,1% d'indice général et jusque 2,6% en ce qui concerne la génération électrique. Ces chiffres démontrent clairement que la croissance significative que l'Arménie connaît depuis 18 mois est due au “commerce intermédiaire”, et plus précisément aux échanges de biens entre la Russie et les pays occidentaux, du fait de la quasi-disparation de tout commerce direct entre les deux parties.
Les volumes de ces échanges ne diminuent pas, mais leur taux de croissance ralentit progressivement. Jusqu’au mois de mai il avait doublé (comparativement à la même période de l'an passé), mais, en juin, cette progression est retombé aux alentours de 70%, à 60% en juillet, et en août, à tout juste 50%.
L’Arménie n’est pas le seul nœud de cette route commerciale : la Turquie, le Kazakhstan ou les Émirats en sont les grands tenants. Les autorités arméniennes ont plusieurs fois souligné que le pays ne permet pas l'acheminement de produits faisant l'objet des sanctions occidentales (dont certains types d’équipements et des composants électroniques). Ni l’Union européenne, ni les États-Unis, n’ont d'ailleurs porté aucune accusation ouverte à son intention, ni contre son système bancaire. Il suffit pour s'en convaincre de consulter la liste régulièrement mise à jour des personnes et entités spécifiquement désignées par le département du Trésor des États-Unis pour contournement des sanctions contre la Russie ("SDN List"), elle ne concerne seulement que deux entités arméniennes bloquées.
