Le théâtre québécois célébré à Gyumri et Erevan

Arménie francophone
17.11.2023

Pour la cinquième édition des Rencontres théâtrales francophones en Arménie, la dramaturgie québécoise contemporaine était à l’honneur au travers de pièces choisies, jouées du 11 au 14 novembre au théâtre des Réflexions de Gyumri, et des rencontres à Erevan avec cinq auteurs de la "Belle province". 

Par Eléna Coz

 

Après une précédente édition dédiée à la dramaturgie belge, l’édition 2023 des Rencontres théâtrales francophones a transporté le public arménien jusqu'au Québec. Pour l’occasion, cinq dramaturges avaient fait le déplacement jusqu’en Arménie : Dominick Parenteau-Lebeuf, Larry Tremblay, Marie-Christine Lê-Huu, Danièle LeBlanc et Martin Bellemare. Leurs pièces ont été joués par des troupes théâtrales arméniennes, au théâtre des Réflexions de Gyumri, les 11 et 12 novembre. S’en est suivie la présentation de la collection des recueils bilingues de pièces de théâtre francophones publiés aux éditions Ankyunacar, en partenariat avec Lansman éditeur. Une rencontre-discussion sur l’écriture théâtrale par les spécialistes québécois a clôturé le festival le 14 novembre.

Cette année encore, "Avant-Scène", l'association du théâtre francophone en Arménie, s’est chargée de traduire et publier des pièces d’auteurs contemporains, contribuant ainsi à l’enrichissement du répertoire des compagnies théâtrales arméniennes. « Le but n’est pas de laisser ces pièces sur le papier mais de les faire vivre à travers des lectures théâtrales et de véritables créations. Les Rencontres théâtrales contribuent à proposer des interprétations différentes grâce à des comédiens professionnels et amateurs », précise Lusine Abgaryan, à l’initiative des rencontres avec Ani Djanikyan. 

Les sept représentations jouées à Gyumri ont questionné l’interculturalité à travers des sujets universels : le militantisme féministe avec “Filles de Guerres Lasses”, de Dominick Parenteau-Lebeuf, l’amour des parents pour leur enfant avec la pièce “Jouliks”, ou encore les tumultes de la vie dans un décor québécois avec “Ravages”, de Danièle LeBlanc.

L’organisation de tels projets, en ces moments difficiles pour l’Arménie, est primordiale et prouve une fois de plus que l’âme de notre jeunesse est solide”, a affirmé Davit Gyurjinyan, recteur de l’université Brusov dont la compagnie universitaire “La voix humaine” a joué la pièce “Tuer le moustique” de Martin Bellemare. 

Outre les institutions arméniennes participantes et l’ambassade du Canada, l'initiative a été encouragée par le représentant pour l’Europe centrale et orientale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, Eric Poppe : “ la francophonie, c’est la diversité. Le français n’est pas une langue monolithique [...] Plutôt que de parler de la langue de Molière, je préférerais que l’on parle de la langue des 5 continents.” Un sentiment partagé par les invités québécois. « Nous allons repartir avec quelque chose de nouveau dans notre propre récit qui va transformer nos identités », conclut la dramaturge Marie-Christine Lê-Huu.