Passe d'armes Vardanyan - Aliyev

Région
18.11.2022

Le nouveau ministre d'État du Karabakh, Ruben Vardanyan, a commenté et répondu à une déclaration du président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, qui s'est dit prêt à entamer un dialogue direct « avec les Arméniens vivant au Karabakh ».

Par Olivier Merlet

« Nous sommes prêts à parler avec les Arméniens vivant au Karabakh, mais pas avec des gens comme Vardanyan, envoyé par Moscou, dans la poche duquel se trouvent des milliards volés au peuple russe. Il a été envoyé de Moscou avec un programme clair », a déclaré Ilham Aliyev à Dirk Schuebel, envoyé spécial de l'Union européenne pour le Partenariat oriental, qu'il recevait à Bakou le 17 novembre.

Deux heures à peine après que le message ne soit communiqué, Ruben Vardanyan, depuis ses nouveaux bureaux de Stepanakert, "saluait" sur sa page Facebook, ironiquement ou non, « le désir du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev d'entamer un dialogue direct avec l'Artsakh. L'Artsakh doit être un sujet dans ce processus. »

« Je pense correspondre au critère de négociateur mis en avant par M. Aliyev : "il vit au Karabakh et veut y vivre" », ajoute le ministre d'État, soulignant qu'il a déclaré à plusieurs reprises son renoncement à la citoyenneté russe afin de ne pas être accusé de poursuivre d'autres intérêts que ceux du peuple de l'Artsakh.

Proposant de passer à un ton « plus constructif » et souhaitant recevoir « des éclaircissements sur le "programme clair" que, selon M. Aliyev, j'aurais », Ruben Vardanyan s'est félicité par ailleurs de la mise en place d'un nouveau format de négociations directes sous médiation internationale à laquelle il souhaite que la France soit associée. « Outre la Russie et les Etats-Unis, les médiateurs internationaux doivent nécessairement inclure la France, dont le Sénat a récemment adopté une résolution contenant une clause de reconnaissance du Haut-Karabakh. La France, je le rappelle, est également coprésidente du groupe de Minsk de l'OSCE » .

« La guerre revient toujours avec la guerre. Parfois, cela se produit même après un changement de plusieurs générations. L'agression aujourd'hui est une bombe à retardement placée sous les générations futures de nos nations. Cela signifie que les dirigeants des deux parties doivent assumer l'entière responsabilité et, aussi difficile que cela puisse être, s'asseoir à la table des négociations et mettre fin à l'effusion de sang », a conclu celui en qui certains aimeraient reconnaître "l'homme providentiel" du Haut-Karabakh.