Un média proche de l'administration Aliyev demande l'expulsion d'un représentant du PNUD de Bakou pour avoir communiqué avec des Arméniens

Région
22.02.2022

Un média proche de l'administration Aliyev demande que la nouvelle représentante résidente du PNUD en Azerbaïdjan, Ekaterina Paniklova, soit expulsée de Bakou pour ses contacts avec les Arméniens.

Le long article, qui n'est pas le premier de mémoire récente à contenir toutes sortes de démarches contre l'ONU, décrit les « péchés » du personnel arménien de l'organisation. Cette fois, la publication est allée plus loin :

« Ces dernières années, l'efficacité de l'agence en Azerbaïdjan a nettement diminué. En particulier, nos dirigeants ont déjà exprimé l'opinion qu'il n'y a pas d'assistance efficace de la part des Nations Unies pour la reconstruction et la réhabilitation des territoires libérés de l'occupation arménienne. Ces revendications concernent principalement le PNUD, qui est, après tout, spécialisé dans l'aide au développement post-conflit. Sans diminuer en rien la responsabilité professionnelle de la plupart des collaborateurs de cette agence - qu'il s'agisse de nos ressortissants ou de ceux d'autres pays - force est de constater que le travail de l'agence du PNUD a commencé à s'essouffler. Et puis nous avons demandé qui, en fait, est chargé de la gestion de cette structure en Azerbaïdjan. Et là, nous avons été choqués !

On vous présente Ekaterina Paniklova, la nouvelle représentante résidente du PNUD en Azerbaïdjan (bien qu'elle ne soit heureusement pas encore arrivée à Bakou). Mme Paniklova a un cercle d'amis très intéressant sur les médias sociaux. Armen Grigoryan (le « puni »), Richard Giragossian, Naira Grigoryan, Babken Ter-Grigoryan, Varya Meruzhanyan, Lucine Yeremyan, Vahan Hunayan, Nina Tumanyan, Naira Sargsyan, Astrid Koizyan, Natalia Harutunyan, Aida Gazaryan... À cela s'ajoutent les comptes de nombreuses structures en Arménie, auxquelles le Représentant résident du PNUD en Azerbaïdjan a adressé de nombreux éloges et félicitations. Mme Paniklova est une personne libre ; personne n'a le droit de lui dicter avec qui elle peut être amie. Sans parler du fait qu'elle est un haut fonctionnaire de la première organisation internationale du monde et qu'elle est donc obligée de travailler et de communiquer avec des représentants de toutes les nations.

Dans le même temps, nous avons quelques questions importantes à poser à Mme Paniklova. Par exemple, en quoi ses intérêts la lient-ils au porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères ? Qu'en est-il de l'ancien « ministre » de la diaspora arménienne ? Qu'en est-il d'un ancien officier des forces spéciales qui travaille désormais pour un certain Centre d'études régionales à Erevan ? », lit-on dans une publication proche de l'administration Aliyev.

Le vocabulaire choisi pour la rédaction du matériel mérite une attention particulière : « Nous n'avons pas chassé les occupants arméniens de nos terres, en le payant de la vie de trois mille de nos fils, frères et pères, nos cheikhs, pour tolérer des insultes imméritées et des attaques vicieuses et nationalistes de la part d'employés du PNUD... Et si l'Arménie, pays pauvre et stagnant, à la démographie négative, qui dépend presque entièrement de l'aide collective de la diaspora et de l'aide de partenaires extérieurs, s'est permis de déclarer persona non grata un fonctionnaire de l'ONU, alors l'Azerbaïdjan, vieux de dix millions d'années, qui a toujours défendu ses intérêts jusqu'au bout, agira certainement de la manière la plus résolue et la plus dure possible si le besoin s'en fait sentir ».

Il convient de rappeler que c'est à peu près ainsi qu'ont commencé les attaques, qui ont culminé avec l'expulsion du bureau de l'OSCE de Bakou et la fermeture ultérieure du bureau de l'OSCE à Erevan en raison de la position de faiblesse de l'organisation, qui n'a pas pu résister aux pressions azerbaïdjanaises.

Bien sûr, une publication contenant des remarques aussi effrontées sur un haut fonctionnaire de l'ONU aurait pu être ignorée comme étant l'opinion d'un seul média. Cependant, comme mentionné ci-dessus, la proximité avec l'administration Aliyev indique directement que l'idée de noircir Ekaterina Paniklova vient de là. Dans le contexte de l' « ère de paix » proclamée et de la volonté de paix exprimée par Aliyev, bien qu'à ses propres conditions, une telle publication provenant d'une telle source indique directement que ni les autorités azerbaïdjanaises ni le public ne sont prêts à une coexistence pacifique avec les Arméniens.