A la découverte de cinq Arméniennes qui ont apporté une contribution significative à la science

Société
17.02.2020

La Journée internationale des femmes et des filles de la science, célébrée chaque année le 11 février, a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2016 afin de promouvoir l'accès et la participation pleine et équitable des femmes à la science. Afin de rendre hommage à ces femmes, nous avons donc décidé aujourd'hui de rappeler cinq femmes arméniennes qui ont apporté une contribution significative au monde de la science. Et cette liste n’est pas exhaustive !

« Mère de l'astronomie iranienne moderne » : Alenush Terian

Alenush Terian est connue dans le monde entier comme la mère de l'astronomie iranienne moderne ou comme on l'appelait aussi - la mère solaire de l'Iran. Elle est née en 1920 à Téhéran, dans une famille arménienne. Son père, Arizad, était un poète et traducteur arménien. C'est lui qui a traduit la célèbre épopée iranienne « Shâh-Nâme » en arménien.

Après avoir été diplômée en 1947 du département scientifique de l'Université de Téhéran, elle a commencé sa carrière au laboratoire de physique de la même université. Dès les premiers mois de travail, Alenush s'est distinguée par ses grandes capacités. Peu après, elle fut invitée à poursuivre ses études en France. Mais son professeur à l'université, Sayed Mahmoud Hesabi, n'a pas soutenu cette démarche, affirmant qu'il était inhabituel pour une femme de poursuivre de si longues études. Mais cela n'a pas empêché cette jeune femme déterminée de partir en France, après avoir obtenu le soutien financier de son père.

En 1956, elle a obtenu un doctorat en physique atmosphérique à la Sorbonne. De retour en Iran, elle est devenue professeure adjointe dans le département de la thermodynamique à l'Université de Téhéran.

Alenush Terian est connue dans le monde entier comme la mère de l'astronomie iranienne moderne ou comme on l'appelait aussi - la mère solaire de l'Iran. Elle est née en 1920 à Téhéran, dans une famille arménienne. Son père, Arizad, était un poète et traducteur arménien. C'est lui qui a traduit la célèbre épopée iranienne « Shâh-Nâme » en arménien.

Elle a ensuite travaillé dans la physique solaire, puis en Allemagne de l'Ouest pendant quatre mois avec une bourse d'études qui lui a été décernée par le gouvernement allemand.

Puis en 1964, Alenush Terian est devenue la première femme professeure dans le domaine de la physique en Iran. En 1966, elle a rejoint le Comité géophysique de l'Université de Téhéran. En 1969, elle a été élue directrice de la recherche en physique solaire dans cette université et a commencé à travailler à l'observatoire solaire, dont elle était l'une des fondatrices. Le professeur Terian a démissionné en 1979.

Alenush Terian a apporté une énorme contribution à la fondation de l'observatoire iranien.

La Mère solaire d'Iran est décédée le 4 mars 2011, à l'âge de 91 ans.

 

« Vainqueur de la vieillesse » : Ana Aslan

Ana Aslan est docteur en sciences médicales, présidente de la Société roumaine des gérontologues, membre honoraire du Centre européen de recherche médicale appliquée, de l'Académie roumaine des sciences et de l’Académie des sciences de New York. Elle est l’une des pionnières de la médecine sociale.

Ana Aslan est née le 1er janvier 1897, à Brăila (Roumanie), et est la plus jeune des enfants de Mkrtich Aslan et Sofia Pruncul, une famille d'intellectuels. Après avoir reçu une formation médicale dans une université locale, Anna a commencé à gérer la clinique physiologique de l'Institut d'endocrinologie de Bucarest et, en 1951, a fondé l’unique Institut de gérontologie et de gériatrie en Europe.

Pendant quatre ans, Aslan a étudié la théorie du médecin roumain Constantin Ion Parhon, qui pensait que la vieillesse était une maladie qui pouvait être traitée et même évitée. Inspirée par l'idée de l'académicien, elle a commencé à concevoir un médicament qui pourrait non seulement prévenir la vieillesse, mais aussi prolonger la vie humaine.

En 1955, sur la base de la novocaïne, elle crée le médicament vitamine H3 (Gérovital), produit gériatrique breveté dans plus de 30 pays.

Aslan l’a d’abord utilisé sur les animaux, puis est passée aux personnes âgées. Quelque temps après l'utilisation active, la condition de ces dernières s’est beaucoup améliorée : leurs cheveux ont commencé à pousser, les maladies cardiaques et nerveuses ont été guéries, la paralysie, le diabète et les douleurs articulaires ont également disparu.

Après une telle réussite, en 1959, Aslan a commencé à diriger l'Association des gérontologues de Roumanie. Elle a ensuite été invitée à assister au congrès qui s'est tenu dans la ville allemande de Karlsruhe, où elle a présenté son invention. Après avoir participé au congrès, le médicament Gérovital H3 a acquis une renommée mondiale ; il a commencé à être produit sous forme de comprimés, de crèmes, de pommades et d'ampoules.

En 1955, sur la base de la novocaïne, elle crée le médicament vitamine H3 (Gérovital), produit gériatrique breveté dans plus de 30 pays.

En plus de ce médicament, Ana a également créé un médicament gériatrique - Aslavital, conçu pour traiter la démence chez les enfants. Des médicaments similaires sont apparus dans plus de 70 pays du monde, en particulier en Allemagne, en Autriche, en France, en Italie et en Belgique.

Après ses réalisations, Ana s'est consacrée à l'enseignement et a écrit des articles scientifiques qui ont été traduits dans de nombreuses langues.

Des célébrités comme Charles de Gaulle, Nikita Khrouchtchev, Konrad Adenauer, Charlie Chaplin, Indira Gandhi, Salvador Dali, Kirk Douglas, Broz Tito, Lilian Gish, Marlene Dietrich, Elizabeth Taylor et Ho Chi Minh sont parmi les personnes qui ont bénéficié de la thérapie anti-âge d'Ana Aslan.

Ana Aslan est décédée en 1988, à l’âge de 91 ans.

 

Elizaveta Chakhatuni - la première femme ingénieur aéronautique en URSS

La première femme concepteur d'avions en URSS, professeure, docteur en sciences techniques, lauréate du prix Lénine, c’est à elle qu’appartient l’invention du soudage-collage de la structure de l'avion. Grâce à cette invention, la durée de vie de l'avion a considérablement augmenté.

Elizaveta Chakhatuni est née le 22 décembre 1911 à Erevan. Après avoir terminé ses études à l'école, elle a étudié pendant deux ans au département d'ingénierie de l'Université d'État d'Erevan et, en 1930, elle est entrée à l'Institut d'aviation de Moscou, où elle a été immédiatement inscrite en deuxième année. Après avoir obtenu son diplôme, elle a commencé à travailler à l'usine d'aéronefs d'Ilyushin en tant que spécialiste des armes et équipements. Deux ans plus tard, Chakhatuni est transférée dans une usine de construction de matériel spatial à Touchino, où elle rencontre son futur mari, le chef du bureau d'études, le célèbre ingénieur aéronautique Oleg Antonov.

Après la guerre, en 1946, Antonov est nommé ingénieur en chef du bureau d'études de la filière de Novossibirsk. Là, il était censé créer un avion pour les besoins de l'agriculture. En conséquence, l'An-2 a été développé, qui est communément appelé le kukuruznik. Chakhatuni a dirigé le département chargé du calcul de la force de l'avion.

La première femme concepteur d'avions en URSS, professeure, docteur en sciences techniques, lauréate du prix Lénine, c’est à elle qu’appartient l’invention du soudage-collage de la structure de l'avion. Grâce à cette invention, la durée de vie de l'avion a considérablement augmenté.

Le principal succès du département de Chakhatuni a été le calcul de la force de l'avion An-22 Antée. Par la suite, l'avion a établi 41 records du monde, y compris la capacité de charge maximale. Pour la création d'Antée, Chakhatuni a reçu le prix Lénine.

Après la sortie de l’avion militaire américain Lockheed C-5 Galaxy, d'une capacité de charge pouvant atteindre 120 tonnes, le bureau d'études dirigé par Antonov a été chargé d'augmenter la capacité de charge des avions. Ainsi, en 1982, l'An-124 Ruslan d'une capacité de 171 tonnes a volé pour la première fois, et reste encore aujourd’hui le plus gros avion du monde produit en série.

Elizaveta Chakhatuni a également participé aux calculs de résistance des avions An-225, An-8, An-10, An-1, An-14, An-24, An-26, An-30, An-32. De plus, c’est elle qui a inventé le soudage-collage de la structure de l'avion. À la suite de cette invention, la durée de vie des avions de ligne est passée à 45 mille heures.

Elizabeth Chakhatuni est décédée le 27 octobre 2011 à Kiev.

 

Anita Conti - la première femme océanographe au monde

Anita Conti est une chercheuse et photographe française d'origine arménienne, et aussi la première femme océanographe au monde. Pour ses grandes réalisations dans l'étude de la vie marine, Anita Conti a été surnommée Magellan en jupe.

Anita Béatrix Marthe Conti (née Caracotchian) est née le 17 mai 1899 dans une riche famille arménienne de la ville d'Ermont (France). Dès son enfance, elle voyage en suivant ses parents à travers l'Europe. En Bretagne et en Vendée, elle embarque régulièrement avec des pêcheurs qui lui donnent le goût de la mer. De cette manière, elle a développé une passion pour la mer, les livres et les photographies.

Elle réalise ses premières photographies sur la côte française de l'océan Atlantique en 1917. Étant déterminée dans le choix de sa future profession, Anita a commencé à étudier en profondeur la géographie, l'histoire des mers et des océans.

Lorsque la famille Caracotchian a déménagé à Paris, la jeune fille a commencé à écrire de la poésie, s'est intéressée à l'art, a relié des livres et fait des croquis pour ses œuvres.

Anita Conti est une chercheuse et photographe française d'origine arménienne, et aussi la première femme océanographe au monde. Pour ses grandes réalisations dans l'étude de la vie marine, Anita Conti a été surnommée Magellan en jupe.

Elle se marie en 1927 avec le diplomate Marcel Conti et continue de passer énormément de temps sur les bateaux de pêche, et à lire pour tout savoir de la mer : faune et flore, histoire, etc. Elle explore la mer et s’intéresse aux problèmes auxquels les pêcheurs étaient souvent confrontés.

Pendant les guerres mondiales, Anita Conti a développé une nouvelle technique de pêche scientifique à l’aide de cartes de navigation. Plus tard, elle a commencé à publier des rapports scientifiques sur les effets négatifs de la pêche industrielle, sur les divers problèmes de pêche.

En 1939, Anita Conti embarque pour les régions arctiques à bord du chalutier-morutier Viking, pour une durée de pêche de trois mois. Elle tire alors des conclusions très alarmistes quant à la surexploitation des océans et les conséquences d'une pêche à outrance. Donnant naissance à une prise de conscience sur les problèmes environnementaux, elle montre que la mer n'est pas une ressource inépuisable.

De 1941 à 1943, d'un chalutier à l'autre, elle observe les pêcheurs français le long des côtes sahariennes et africaines, où ils découvrent des espèces de poissons inconnues en France. Ainsi, pendant l’une des pêches expérimentales d'Anita, une grande quantité de vitamine A a été trouvée dans le foie d’un requin. Ce fut un grand succès.

Elle s’attelle ensuite à étudier pendant 10 ans, tant en Mauritanie qu'au Sénégal, en Guinée ou en Côte d'Ivoire, la nature des fonds marins, les rivages, les estuaires, les différentes espèces de poissons et leur valeur nutritive.

Après avoir terminé ses recherches au large des côtes africaines, elle est retournée à Paris et, en tant que pionnière dans le domaine de l'aquaculture, elle a ouvert des fermes d'élevage de poissons sauvages dans la mer Adriatique et la mer du Nord. Par ailleurs, elle a publié les livres « Racleurs d'océans » et « Géants des mers chaudes », ainsi que de nombreux articles, poèmes, essais philosophiques, poèmes et photographies, qu’elle a personnellement illustrés.  Ces œuvres ont été exposées en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Danemark, en Norvège, en Suède, à Monaco et dans d'autres pays. Elle a continué à plaider jusqu’à la fin de ces jours, lors de divers événements. Ainsi, lors de nombreux congrès, conférences et forums, pour le reste de sa vie, elle a plaidé pour la préservation du monde marin. En publiant ses recherches sur les interactions entre l'océan, les animaux et les humains, Conti a proposé des méthodes pour maintenir un équilibre entre ces trois composants.

Après avoir vécu 98 ans, Anita Conti est décédée le 25 décembre 1997.

 

Zaruhi Kavaldjian - la première femme médecin de l'histoire turque

La première femme médecin en Turquie était une Arménienne, Zaruhi Kavaldjian,  originaire de la ville d'Adapazarı, dans le nord-ouest de la Turquie.

Elle est née en 1877 dans la famille du célèbre médecin de la ville, Serob Kavaldjian, qui a reçu une éducation médicale à l'Université de Boston et a travaillé à Adapazarı et Izmir.

En 1898, Zaruhi, après avoir terminé ses études au collège américain à Adapazarı, part pour les États-Unis. Selon la loi adoptée dans l'Empire ottoman en 1898, il était interdit aux femmes de suivre une formation médicale.

La première femme médecin en Turquie était une Arménienne, Zaruhi Kavaldjian,  originaire de la ville d'Adapazarı, dans le nord-ouest de la Turquie.

En 1903, après avoir obtenu son diplôme à la faculté de médecine de l'Université de l'Illinois, Zaruhi Kavaldjian est rentrée en Turquie, où elle a commencé à travailler avec son père dans un hôpital local et à enseigner simultanément dans un collège américain. Elle a ensuite déménagé à Istanbul.

Continuant à travailler en tant que médecin, Zaruhi a également entamé une activité éducative active et est rapidement devenue une conférencière célèbre sous le nom de Dr Kaval.

Zaruhi Kavaldjian, la première femme médecin de l'histoire turque, est décédée en 1969. Elle a été enterrée au cimetière arménien d’Istanbul.