Rapport RSF sur la liberté de la presse en Arménie: La diversité mais pas encore l'indépendance

Société
22.04.2021

En Arménie, la diversité du paysage médiatique s’est épanouie, mais le pouvoir issu de la « révolution de velours » du printemps 2018 n’a pas endigué sa polarisation. 

La ligne éditoriale des principales chaînes de télévision coïncide avec les intérêts de leurs propriétaires ; la transparence de la propriété des médias et l’indépendance journalistique restent donc des défis importants. Cette dernière a été encore restreinte dans le cadre de l'état d'urgence, instauré le 27 septembre 2020 au déclenchement du conflit du Haut-Karabakh, sur le territoire disputé avec l'Azerbaïdjan.

Les journalistes restent par ailleurs des cibles pour certains groupes politiques, comme l'illustre l’attaque des locaux de Radio Azatutyun peu après le cessez-le-feu, le 10 novembre. La multiplication des poursuites judiciaires contre les journalistes suscite également l’inquiétude, de même que l'excès observé dans la lutte contre la désinformation. L'implication des services secrets dans ce domaine, et les tentatives de légiférer sans discussion préalable avec la société civile et les professionnels sont alarmantes.

Le journalisme d’investigation, qui prospère sur internet, est quant à lui bien placé pour jouer un rôle majeur dans le combat national contre la corruption.

L'Arménie est ainsi classée 63e sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2021. Elle recule de 2 points par rapport à l'année précédente. Parmi ses voisins, la Géorgie est classée 60e, l'Iran - 174e, la Turquie - 153 e et l'Azerbaïdjan - 167e sur 180 pays étudiés.