Les avoirs de l'ex-président Serge Sarkissian toujours gelés

Actualité
16.01.2020

Les procureurs arméniens ont refusé de dégeler les avoirs de l’ancien président Serge Sarkissian, qui fait face à des accusations de corruption fortement démenties par lui.

Le Service spécial d’enquête (SIS) a gelé les comptes bancaires et les propriétés appartenant à Serge Sarkissian et lui a interdit de quitter le pays après l’avoir inculpé le mois dernier. Il a déclaré qu’il avait « organisé le détournement de fonds par un groupe de fonctionnaires » de 489 millions de drams (un peu plus d’un million de dollars) en fonds publics alloués en 2013 pour la fourniture de carburant diesel subventionné aux agriculteurs.

Le SIS a affirmé que Sarkissian était intervenu dans un appel d’offres du gouvernement pour le fournisseur de carburant afin de s’assurer qu’il soit remporté par une entreprise appartenant à son ami de longue date Barsegh Beglarian, plutôt qu’un autre importateur de carburant qui offrait un prix inférieur. L’ancien président a rejeté l’accusation, qui est pour lui motivée politiquement.

Une porte-parole du Bureau du Procureur général a révélé hier qu’il avait rejeté les demandes d’un avocat de Serge Sarkissian souhaitant le dégel des avoirs. L’avocat en question, maître Amram Makinian, a condamné cette décision.

« Je suis fermement convaincu que la décision de geler les avoirs de l’ancien président et de rejeter notre appel ne sont pas légitimes ", a pointé du doigt Makinian.

Le SIS a également porté des accusations de détournement de fonds contre Beglarian. Le riche homme d’affaires les nie également.

L’agence chargée de l’application des lois a annoncé la semaine dernière avoir achevé l’enquête sur le détournement de fonds présumé et envoyé ses conclusions aux procureurs pour approbation. Une telle approbation ouvrirait la voie au procès de Serge Sarkissian.

Les peines qui pourraient être de cinq à huit ans de prison se fonderaient sur des témoignages incriminants l’ancien président, dits par l’ancien ministre de l’Agriculture Sergo Karapetian. Makinian a dénoncé la semaine dernière ces « faux » témoignages, qui ne seraient étayés par aucune preuve.

Faisant écho aux déclarations du parti républicain (HHK), toujours dirigé par Sarkissian, l’avocat a également affirmé que son client était poursuivi en représailles pour ses critiques publiques contre le Premier ministre Nikol Pachinian. Les enquêteurs et les alliés politiques de Pachinian le nient.

Sarkissian, qui a dirigé l’Arménie de 2008 à 2018, a accusé le gouvernement de Pachinian de compromettre la démocratie et d’étouffer la dissidence dans un discours du 20 novembre lors d’un congrès du Parti populaire européen tenu en Croatie. Il avait gardé profil bas depuis sa démission en avril 2018 au milieu de manifestations de masse contre son maintien en place, dirigées par Pachinian.

Source: Armenews