Moscou prie Ankara de ne pas se mêler des affaires du Karabagh

Actualité
20.07.2023

Lors du point presse de ce 20 juillet, le ministère russe des Affaires étrangères a poliment prévenu la Turquie contre toute tentative d'ingérence dans les affaires du Karabagh.

 

La déclaration n'est pas de la toute dernière actualité mais c'est pourtant ce matin, 20 juillet, que le ministère russe des Affaires étrangères y a réagi. Il y a tout juste une semaine, le 13 juillet, à l'issue du sommet des dirigeants de l'OTAN à Vilnius en Lituanie, le président turc Recep Tayyip Erdogan déclarait à propos de la présence des troupes russes au Karabagh : « Les accords stipulent que la Russie devrait quitter cette région d'ici 2025. Je crois que la Russie respectera cet accord ».

Réaction claire de Moscou ce matin par la voix de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères : « Je tiens à rappeler qu'Ankara n'est pas partie de la déclaration des dirigeants de la Russie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan du 9 novembre 2020, et c'est sur la base de ce document que les troupes russes de maintien de la paix ont été déployées. Il décrit clairement à la fois les conditions du séjour du personnel militaire dans la région et les paramètres de son éventuelle prolongation pour une nouvelle période de 5 ans », a déclaré Maria Zakharova, après avoir estimé que les troupes russes continuaient de jouer un rôle stabilisateur important au Haut-Karabakh. « Leur principale fonction est de maintenir le régime de cessez-le-feu et de cessation des hostilités. Compte tenu de la situation tendue actuellement dans la région, leur présence est encore plus demandée dans la région. Le maintien de la paix dans le Caucase du Sud découle des intérêts de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, ainsi que des pays de la région, y compris, je pense, la Turquie » a encore fait remarquer la collaboratrice de Sergeï Lavrov.

Le 15 juillet, jugeant que la situation au Karabagh évoluait « négativement », le ministère russe des Affaires étrangères déclarait, sans bien sûr en dire davantage, que le contexte dans lequel les accords du 9 novembre - prévoyant le déploiement du contingent russe au Karabagh - avaient été signés était désormais « changé ». En début de semaine, les ambassadeurs de Moscou et Bakou avaient été respectivement "invités" à rencontrer les autorités des pays hôtes de leur représentation.