Macha Gharibian et ses musiciens à Erevan

Saison de la Francophonie 2016

« Pianiste au très beau toucher, chanteuse dont la voix d’intensité s’empare des sens » (Le Monde) « Pianiste au jeu perlé et pénétrant » (Le Nouvel Observateur) : c’est ainsi que la presse française caractérise Macha Gharibian, pianiste, chanteuse et compositrice dont la musique offre une richesse « construite par ses voyages, ses amours, ses désirs, ses origines, et tout ce qui l’a fait grandir, partagée entre trois cultures : arménienne de ses ancêtres, parisienne de cœur et new-yorkaise d’adoption ». Cette musique et le parcours qui l'a modelée, Macha et son jazz quartet étaient en Arménie pour la partager avec les locaux, dans le cadre de la Saison de la Francophonie. Entre concerts à Erevan et dans les régions, une rencontre moins formelle était prévue à The Loft, le 25 mars, avec deux des musiciens du quartet : Macha et Théo Girard, compositeur et contrebassiste, tous les deux « enfants » de Bratsch.

Troisième fois en Arménie, il s'agissait pourtant de la première visite de Macha Gharibian accompagnée de son propre quartet (les deux voyages précédents s'étant faits avec Bratsch et Papiers d'Arménie). La rencontre à The Loft a débuté par quatre morceaux joués/chantés par Macha et Théo, moments de pur plaisir acclamés par les présents dont beaucoup de musiciens. Se sont ensuivies des questions, mais surtout des invitations de master-classes, de visites d'ateliers et des compliments sur le premier concert donné la veille dans la capitale.

Improviser librement, mélanger les genres, se défaire des frontières, oublier ses peurs et laisser son instinct guider : voilà les formules qui permettent à Macha Gharibian de créer « un univers musical atypique ». Aux étudiants au Conservatoire d'Erevan présents à la rencontre, elle a conseillé simplement d'essayer des styles et même des instruments différents, pour développer plus de sensibilité en musique. Selon elle, « il n'y a pas de méthode universelle », chaque artiste en développe la sienne, spécifique, tout comme sa musique où l'on retrouve ses origines, le milieu où il a grandi les rencontres qu'il a faites sur son chemin.

Quant aux mélomanes, à Erevan, à Gumri ou à Dilijan, ils ont savouré en live ce qu'un article de Libération louait dans Mars (2013), le premier album de Macha: « une qualité hypnotique », « sa voix, flexible et habitée, son jeu de piano, aux volutes orientales, se fondant pour créer un climat qui porte à la rêverie », la poésie de William Blake ou le chant de Komitas « comme compagnons de voyage » de la jeune artiste, « épaulée par un trio (basse, batterie, guitare) exemplaire dans son refus du bavardage ». Concerts dont la beauté et la sensibilité accompagneront encore longtemps les spectateurs.

*Les concerts de Macha Gharibian Jazz Quartet ont été organisés par l'Ambassade de France en Arménie, en partenariat avec la compagnie DG Contact. La rencontre musicale a été proposée en coopération avec l'Alliance française d'Arménie et le centre The Loft.