Le centre de rapatriement et d'intégration a ouvert ses portes en Arménie : quelles sont ses missions ?

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Les Arméniens de la diaspora qui souhaitent retourner dans leur pays d'origine peuvent contacter un opérateur qui les accompagnera dans toutes les étapes, du rapatriement à l'adaptation.

Le centre de rapatriement et d'intégration du Bureau du Haut-commissaire aux affaires de la diaspora fonctionne de facto en Arménie depuis le 1er juin. Bien que son ouverture officielle soit prévue autour du 20 juillet, le centre a déjà reçu de nombreuses demandes de renseignements de la part de représentants de la diaspora et de rapatriés. C'est ce qu'a déclaré Hovhannes Alexanyan, chef de l'unité chargée du développement de la stratégie du haut-commissaire de la diaspora.

Le centre est situé dans la rue Hanrapetutyan, dans le centre d'Erevan, et dispose de 200 mètres carrés et est bien équipé. Sa principale fonction est de faciliter le rapatriement des Arméniens du monde entier. Le personnel travaille avec les citoyens à la fois localement et à distance. Des discussions sont en cours pour identifier les problèmes et améliorer l'efficacité du centre. Grâce à cette structure, il sera possible de recueillir des informations précises sur le nombre de rapatriés.

« Le centre a déjà été visité physiquement par plusieurs dizaines de compatriotes, de nombreux appels ont été reçus et nous prévoyons une augmentation significative des demandes après l'ouverture officielle », a déclaré M. Alexanyan.

Selon lui, de 400 à 500 compatriotes en moyenne s'adressent chaque mois au bureau des affaires de la diaspora pour obtenir de l'aide et des conseils. Parmi les questions les plus urgentes figurent l'inscription des enfants dans les maternelles et les écoles, les questions de santé, les procédures d'obtention de la citoyenneté ou des permis de séjour, et les conditions de transport des marchandises personnelles d'un autre pays vers la république.

Toutefois, l'emploi et le logement restent les problèmes les plus épineux. Les compatriotes sont aidés dans cette démarche par l'équipe du centre et du bureau. Ils essaient de résoudre le problème dès l'entretien avec le futur rapatrié, afin de comprendre où il va vivre et dans quel domaine il va travailler. Dans les cas où des conseils supplémentaires sont nécessaires, le centre fait appel à des agences gouvernementales. Le spécialiste a noté que l'ensemble du processus de rapatriement est divisé en trois phases : le pré-rapatriement, le rapatriement et l'intégration, qui dure entre six mois et deux ans.

Le Bureau du Haut-commissaire aux affaires de la diaspora organise à cet effet des cours gratuits de trois mois de langue arménienne. Les groupes sont divisés en fonction du niveau de maîtrise de la langue.

M. Alexanyan note que la géographie du rapatriement a changé ces dernières années : alors qu'auparavant la plupart des arrivées provenaient de Syrie et du Liban, depuis 2021, elles proviennent de la Fédération de Russie.

Il a rappelé qu'en 2022, plus de 25 000 compatriotes ont demandé la nationalité arménienne. Plus de 19 000 d'entre eux ont reçu un passeport. M. Alexanyan pense que cette dynamique se poursuivra cette année. Le spécialiste note que l'Arménie a une certaine expérience du rapatriement, mais que tout ne dépend pas de l'évolution de la situation dans et autour du pays. Il estime qu'il est important d'investir dans cette direction.

La dernière famille à avoir été rapatriée en Arménie à ce stade était originaire du Liban ; des travaux sont en cours pour renvoyer un couple marié de Turquie dans son pays d'origine.

Pour rappel, le Bureau du Haut-commissaire aux affaires de la diaspora a reçu 8 000 demandes de rapatriement en 2022. Pour la première fois, un cours de langue arménienne a été organisé et le nombre de participants a atteint 240.