Le haut-commissaire à la diaspora n'est pas favorable aux changements dans la loi de la citoyenneté

Diasporas
22.07.2022

Interrogé par des journalistes à sa sortie de la session du gouvernement le 21 juillet, le haut-commissaire à la diaspora, Zareh Sinanyan, a exprimé la défaveur de ses services quant aux modifications annoncées sur la procédure d'obtention de la citoyenneté arménienne.

Par Olivier Merlet

Pour rappel, le service de la Sécurité nationale présentait, le 13 juillet derier, un projet de loi sur une "simplification sélective" de la loi sur l'obtention de la citoyenneté, son durcissement en d'autres termes, à l'intention de ressortissants ciblés de la diaspora arménienne, notamment originaires de pays du Moyen-Orient. Un certain nombre d'entre eux, selon le SSN, ne s'est jamais ou très rarement rendu en Arménie, et leur demande de passeport n'est motivée pour aucune autre raison que celle qu'il leur offre de voyager dans d'autres pays.

Les nouvelles dispositions exigeraient la justification d'une résidence régulière d'au moins soixante jours sur le territoire national arménien, au cours des deux années précédant la demande. Beaucoup de voix s'élèvent au sein de la diaspora pour mettre en garde contre le frein au retour des arméniens d'origine, candidats à l'immigration, que pourraient entrainer ces mesures. 

« Cela n'affectera pas le rapatriement », affirme le haut-commissaire à la diaspora, « les personnes qui ont l'intention de s'installer en Arménie ne peuvent demander la citoyenneté qu'après avoir passé 60 jours dans le pays ». Zareh Sinanyan considère par contre que « [ce projet de loi] n'est pas un changement positif en termes de relations Arménie-Diaspora. Notre ministère n'est pas favorable à ce changement. Nous avons exprimé notre position » a-t-il déclaré, faisant référence aux discussions de la matinée lors de la session du gouvernement.

Zareh Sinanyan n'a jamais manqué de souligner l’importance stratégique du rapatriement, qu'il préfère cependant ciblé, se fixant l'objectif ambitieux de 60 000 retours par an. Depuis, 2019, son haut-commissariat développe en ce sens des programmes spécifiques, davantage destinés à une immigration "haut de gamme" de spécialistes qualifiés servant le développement national, notamment dans le domaine de l'administration.