Les Arméniens et l'Éthiopie. Un film réalisé par Aramazd Galadjian

Diasporas
22.02.2021

« Quand vous grandissez dans la diaspora et que vous voyez qu'il y a des gens autour de vous qui vivent des rêves et des espoirs, vous sentez qu'il y a un endroit réel, l'Arménie, où vous pouvez aller vivre », dit Aramazd Galadjian.

Né à New York, il décide de s'installer en Arménie en 2011-2012. « Nous devrions tous nous réunir ici », dit-il. Ses parents sont des Arméniens occidentaux qui ont émigré d'Alep vers les États-Unis. Il est diplômé de l'université de Brooklyn en design de communication, sa plus récente réalisation étant la création du film documentaire « TEZETA » sur les Arméniens d'Éthiopie.

« TEZETA » est la chanson la plus reprise dans la musique éthiopienne. Tourné en Éthiopie, le film traite du rôle des Arméniens dans le développement de l'Éthiopie et des souvenirs que les gens en gardent. Grâce à Vahe Tilpian, Aramazd rencontre le célèbre professeur Nerses Nalbandian et découvre avec lui un endroit de souvenirs.

Les Arméniens ont vécu ici dès les années 1400, mais le film porte sur les 150 dernières années. Les Arméniens qui y vivaient avaient éveillé l'intérêt de l'Empereur, qui les considérait comme étant un peuple très religieux; il n'y avait donc aucune crainte qu’ils puissent envahir le pays. Il a même chargé un Arménien nommé Sarkis Terzian de construire sa première maison à Addis-Abeba ou encore d'importer des armes avant la guerre d'Éthiopie.

Aramazd Galadjian a beaucoup d'informations sur l'Éthiopie. Il raconte notamment une histoire remarquable sur l'empereur Haile Selassie. Lora de son premier pèlerinage à Jérusalem, en l'honneur de sa visite, l'orchestre de 40 orphelins dirigé par Kevork Nalbandian donne une brillante représentation musicale. L'empereur est si enthousiaste à propos de cette performance qu'il adoptera les 40 orphelins, leur promettant un foyer et un travail en Éthiopie. Le groupe est devenu le premier orchestre impérial en Éthiopie, et Kevork Nalbandian créa par la suite le premier hymne éthiopien. Aramazd a donc visité les archives de la Radio publique à la recherche de cet hymne. Il est aidé par le chanteur Arthur Ispirian, dont le père était diplômé de l’Institut Melkonian et se souvient qu'il y avait des étudiants éthiopiens ces années-là. 

Aramazd a d'abord entendu parler des Arméniens éthiopiens de son père, puis il est parti et a vécu là-bas pendant un an. Il dit que les Arméniens ont joué un grand rôle dans le développement de la vie en Éthiopie. Ils ont travaillé dans les tanneries, dans le secteur de bijouterie, les usines de tabac et d'alcool, etc. En Éthiopie, les Arméniens avaient une vie libre, ils n'étaient pas considérés comme des citoyens de second rang, comme c'était le cas sous l'Empire ottoman.

Aramazd a également souligné l’importance de la restauration des liens institutionnels arméno-éthiopiens et a rappelé que l'année dernière, une ambassade d'Arménie a été ouverte en Éthiopie.

« Nous avons des possibilités d'exportation depuis l'Arménie, par exemple, dans le domaine des technologies de l'information, il y a des possibilités de développement conjoint. Nous pouvons débuter dans le marché commercial africain par Éthiopie », raconte Aramazd Galadjian, en ajoutant : « Où que vous alliez en Éthiopie, vous trouverez notre ancienne architecture arménienne dans les vieux quartiers ».

De toute évidence, les Arméniens ont laissé leur empreinte partout dans le monde...

Source : armradio.am