Le directeur adjoint de l'AIEA défend Metsamor et fustige ses détracteurs azerbaïdjanais et turcs

Société
04.04.2024

Mikhaïl Chudakov, directeur général adjoint et chef du Département de l’énergie nucléaire à l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) et ancien directeur du Centre moscovite de l’Association mondiale des exploitants nucléaires; confirme la fiabilité de la centrale arménienne et adresse une fin de non recevoir à ceux qui; de Bakou à Ankara, réclament sa fermeture.

 

« Le réacteur de type VVER-440 en service à la centrale nucléaire de Metsamor est soumis au contrôle implacable du régulateur local. Bien qu'il soit d'un modèle obsolète, le régulateur arménien confirme la fiabilité de son fonctionnement et renouvelle sa licence d'exploitation, ce qui signifie qu'il continue à bien fonctionner et à être fiable », a affirmé le directeur adjoint de l'AIEA, assurant que le comité arménien de Réglementation de la sûreté nucléaire, fonctionne conformément aux normes de sûreté de l'AIEA et de l'Association mondiale des exploitants nucléaires (WANO).

« L'AIEA dispose d'un programme d'examen de sûreté opérationnelle (OSART). L'équipe qui gère ce programme aide les États membres à améliorer la sûreté de leurs centrales nucléaires pendant la mise en service et l'exploitation en comparant les pratiques réelles aux normes de sûreté de l'AIEA. Des activités sont menées en permanence pour aider les États membres à prolonger la durée de vie de leurs centrales nucléaires, à les moderniser et à en améliorer la sûreté », a encore précisé Mikhail Chudakov. « L'Arménie dispose de toutes les infrastructures essentielles nécessaires et d'une vaste expérience en matière d'exploitation de centrales nucléaires. Elle les exploite depuis de nombreuses années et dispose d'une infrastructure bien développée dans les 19 domaines recommandés par l'AIEA ». Son directeur affirme d'ailleurs sans détour : « Toutes les attaques des pays voisins sont absolument immotivées, infondées et souvent politisées ».

L'ancien directeur de la branche russe de la WANO admet toutefois que « la centrale nucléaire [arménienne, NDLR] est déjà ancienne, il est nécessaire de chercher à la remplacer. Je sais que l'Arménie travaille sur ces questions ». Selon lui, plusieurs variantes de réacteurs sont à l'étude, de grande puissance (modèles de type VVER-1000 ou 1200 MW), mais dans le cas de l'Arménie, il serait sans doute préférable d'envisager une unité de capacité moyenne, de 600 MW par exemple. « Ces questions », dit-il, « sont pour l'instant en cours d'élaboration ».

Interrogé sur les SMR, ces petits réacteurs modulaires auxquels semble s'intéresser le gouvernement arménien, Mikhail Chudakov y voit une perspective « très prometteuse. De nombreux pays dans le monde envisagent aujourd'hui de concevoir et de construire de tels réacteurs sur leur territoire ». Il note toutefois que l'offre sur ce marché reste encore limitée, selon lui, il existe environ 80 projets de ce type sur le papier dans 20 pays, mais seules la Russie et la Chine aujourd'hui seraient réellement avancées sur la conception de "l'enveloppe" en métal de ces réacteurs.