462 associations européennes lancent un appel à leurs institutions pour une action effective au Karabagh

Région
19.07.2023

Sous le nom collectif d'Europeans for Artsakh, 462 associations de différents pays membres de l’Union européenne s'unissent dans un même appel à leurs institutions pour qu'elles mettent fin à la catastrophe humanitaire en cours au Karabagh.

 

Dans une lettre solennelle datée du 17 juillet et adressée au Conseil de l’Europe, à ses principales institutions - le parlement et la commission - ainsi qu'aux dirigeants des pays européens, plus de 460 associations de toute l’Union européenne dénoncent « les graves manquements » des institutions européennes et « des Chefs d’État européens » sans distinction face au blocus du Haut-Karabagh organisé par l’Azerbaïdjan et leur lancent un appel pour mettre en œuvre tous les moyens en leur possibilité pour que cesse cette situation.

En dénonçant également le mépris de la dictature azerbaïdjanaise aussi bien pour ses propres engagements du cessez-le-feu que pour la décision de la Cour Internationale de Justice du 22 février 2023 qui ordonne le rétablissement de la libre circulation entre la République d'Arménie et le Haut-Karabagh, les associations soulignent la «menace existentielle » qui pèse sur les 120 000 Arméniens peuplant le territoire d'Artsakh depuis le début du blocus total imposé par l’Azerbaïdjan, il y a plus de 7 mois.

Invoquant « les Droits de l'Homme, des valeurs dont se réclament les démocraties européennes » et le « droit souverain des peuples à disposer d'eux-mêmes » les associations européennes demandent que l'Union européenne :

  • Obtienne sans tarder la levée du blocus du Haut-Karabagh / Artsakh et garantisse la circulation libre et sûre des personnes et des biens à destination et en provenance de l'Artsakh ;
  • Impose des sanctions économiques et politiques contre l'Azerbaïdjan et ses dirigeants pour le non-respect des dispositions internationales, pour l'occupation d'une partie du territoire de la République d'Arménie, pour les crimes de guerre et pour le blocus vis-à-vis du peuple de l’Artsakh ;
  • Mette tout en œuvre pour empêcher le contrôle de Bakou sur ce territoire, contrôle qui « signifierait inévitablement le nettoyage ethnique de la population arménienne native de l'Artsakh » ;
  • Reconnaisse le droit à l'autodétermination de la population arménienne comme un droit à la vie, fasse en sorte que le statut de l'Artsakh reflète l'expression démocratique de la volonté de sa population arménienne native et crée des conditions d’une paix et d’une sécurité durables ;
  • Mette en place un corridor aérien afin de fournir une aide économique et humanitaire d'urgence à l'Artsakh ;
  • Agisse fermement pour que l'Azerbaïdjan retire immédiatement ses troupes d’occupation du territoire souverain de la République d'Arménie et qu’il cesse son attitude agressive à l'égard de l'Artsakh et de la République d'Arménie. Ce qui serait une condition préalable à l'ouverture de dialogues de paix.

Les associations signataires – dont certaines ont souhaité garder l'anonymat par crainte de représailles- sont solidaires du peuple arménien d'Artsakh qui « ne demande rien d'autre que la protection de son droit fondamental et inaliénable à vivre en tant que peuple libre, dans la sécurité et la dignité, dans sa propre patrie. »