Analyste : À part l'Arménie, tout le monde dans la région se prépare à la guerre

Société
27.09.2021

« En ce moment, tous les États de notre région, les États liés à notre région, se préparent à de nouvelles guerres. Tous sauf l'Arménie ». Cette opinion a été exprimée par Hrachya Arzumanyan, expert en sécurité et docteur en sciences politiques.

La veille, les médias arméniens ont cité des sources anonymes de Syunik affirmant que l'Azerbaïdjan et la Turquie se préparaient à une nouvelle agression contre l'Arménie. Selon ces informations, les 16 et 17 septembre (jours des élections législatives russes et de la synthèse des résultats), les forces azerbaïdjanaises amassées près du lac Noir ont l'intention de faire une percée en profondeur en territoire arménien afin d'obtenir un couloir vers la Turquie. Du côté arménien, il y a également une accumulation et une concentration de forces militaires dans cette zone.

« Il y a des préparatifs actifs pour une action militaire, car tout le monde comprend que la géopolitique dans et autour du Caucase du Sud est déterminée par la logique militaire. Parler de paix dans de telles conditions, comme le font nos autorités, me semble erroné et improductif. Il est nécessaire d'utiliser les bons mots, on ne peut pas tromper sa propre société et manipuler l'opinion publique. Je dis cela non seulement en pensant aux politiciens, mais aussi à nos personnalités publiques, nos experts et nos journalistes », a-t-il souligné.

M. Arzumanyan prédit que la guerre avec l'Azerbaïdjan ne prendra pas fin dans un avenir prévisible. L'analyste, dans le cas de la situation autour de l'Artsakh, considère que l'utilisation même de l'expression « la fin de la guerre » est absurde, car depuis 1989, la guerre n'a jamais pris fin et se poursuit aujourd'hui. Il n'y a eu que différentes phases de cette guerre : trêve et intensification. Dans cette optique, il a rappelé qu'en 1994, il n'y a eu qu'un cessez-le-feu qui a été rompu à plusieurs reprises par la suite, suivi d'un autre cessez-le-feu en novembre 2020, mais là encore pas de paix.

Dans le cadre du cessez-le-feu actuel, selon M. Arzumanyan, l'action militaire aux frontières de l'Arménie remplace l'action sous forme de guerre hybride. C'est ainsi que l'analyste caractérise les récentes actions menées par la Turquie et la Russie aux frontières de l'Arménie par l'intermédiaire des forces armées azerbaïdjanaises. Dans le contexte de la guerre hybride en cours, il considère que parler de tout autre processus, et encore moins de paix, est totalement dénué de sens.

Selon l'analyste, les processus actuels peuvent être décrits comme forçant l'Arménie à s'engager exclusivement dans une autre guerre. Et aucun des acteurs de la région n'est prêt ou désireux de promouvoir un agenda de paix. Dans cette optique, M. Arzumanyan est convaincu de la nécessité pour l'Arménie d'être prête et apte au combat, même pour une guerre anticipée mais en cours.

« Parler de paix dans la région où se trouve l'Arménie n'a aucun sens, est ridicule et déconnecté de la réalité. Et si nous continuons à faire ce que nous faisons aujourd'hui, nous aurons très bientôt de nouvelles hostilités à grande échelle. Cette fois, dans le cadre des approches de la guerre hybride. Et par conséquent une défaite, qui pourrait bien se solder par la perte même de l'Arménie. Il n'y a pas de paix, il y a une agression rampante, une guerre hybride, tout sauf la paix. Et cela doit être compris, des conclusions doivent être tirées et des mesures doivent être prises », a résumé M. Arzumanyan.Source : arminfo.info