Bruno Retailleau - « Il y a le feu en Arménie et la communauté internationale regarde ailleurs »

Arménie francophone
25.04.2023

Une délégation du Sénat français conduite par Bruno Retailleau s'est rendue à Tegh le 23 avril.

 

Bruno Retailleau, président du groupe des Républicains au Sénat français, accompagné de trois autres sénateurs, membres des groupes interparlementaires d'amitié France Arménie et de liaison avec les Chrétiens d’Orient est venue en Arménie se joindre aux commémorations du 108eme anniversaire du génocide.

Arrivée en Arménie le 22 avril, la délégation s'est rendue dans la province du Syunik pour se rendre compte, au mieux, de la situation sur le terrain. Du village de Tegh où se sont produits des échanges de tirs meurtriers le 11 avril, le vice-président du sénat français a tenu une conférence de presse conjointe avec Robert Ghukasyan, le gouverneur de la Province. À quelque distance de là le jour même, au-delà de la frontière, les troupes azerbaidjanaises du génie procédaient aux travaux d'installation d'un poste de filtrage militaire sur la rive du pont Hakari.

« […] À quoi bon commémorer le génocide de 1915, si on ferme les yeux sur l’épuration ethnique et religieuse en cours dans le Haut Karabakh !», a déclaré Bruno Retailleau, « nous redoutons que la mise en place par les troupes azéries d’un nouveau point de contrôle à l’entrée de la nouvelle route d’accès au Haut-Karabagh, sur le pont Hakari, placé sous la responsabilité des forces d’interposition russes, soit le prélude d’une opération de grande ampleur, qui conduise à la fermeture irréversible du corridor de Latchine », a-t-il ajouté.

 Au nom des sénateurs français, Bruno Retailleau appelle son gouvernement à condamner avec la plus grande fermeté cette nouvelle violation du droit international et demande des sanctions fermes de l’Union européenne à l’égard de l’Azerbaïdjan. Il déplore la politique deux poids-deux mesures et dénonce l’accord gazier de l’Union européenne avec l’Azerbaïdjan. « Au nom des mêmes valeurs européennes de démocratie défendues dans le conflit russo-ukrainien, nous devrions défendre avec la même vigueur la souveraineté de l’Arménie et les droits du peuple arménien. Il y a le feu en Arménie et au Haut-Karabagh et la communauté internationale regarde ailleurs »

Le 24 avril, Bruno Retailleau et sa délégation ont également rencontré Ararat Mirzoyan et Nikol Pashinyan. Au cours de leur entretien avec ce dernier, les sénateurs se sont dits favorables au soutien soutienne sans délai par la France d’une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies visant à rétablir la libre circulation entre l’Arménie et le Haut-Karabagh. « Il convient de demander la mise en place d’une force d’interposition internationale opérante et de donner à l’Arménie les moyens de se défendre pour faire respecter ses frontières », a estimé Gilbert-Luc Devinaz, président du groupe d’amitié France-Arménie.