La visite de Jean-Baptiste Lemoyne en Arménie : les points forts

Arménie francophone
26.04.2021

A l’occasion de la commémoration du 106e anniversaire du génocide des Arméniens, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie, s’est rendu en Arménie à la demande du Président de la République française Emmanuel Macron.

Depuis trois ans, selon la décision du Président Macron, le 24 avril figure dans le calendrier républicain, et cette commémoration se déroule dans plusieurs villes en France, dont notamment devant la statue de Komitas, à Paris, ou s’est rendu également le Président de la République française.

Durant sa rencontre avec les journalistes arméniens, M. Lemoyne a souligné l’importance symbolique de sa visite, étant donné que cette année marque le 20e anniversaire de la reconnaissance de ce génocide par le gouvernement français, sous la présidence de Jacques Chirac.

Ce déplacement en Arménie, le 3e à partir du mois de novembre, fut l’occasion de rencontrer le Ministre des Affaires étrangères, le Premier ministre et le Président de la République d'Arménie, pour discuter de la situation régionale dans le contexte de l’accord du 9 novembre et de sa mise en œuvre. Lors de ces rencontres, la poursuite du partenariat économique entre les deux pays a été évoquée, puisque la partie arménienne a présenté des projets prioritaires afin d’utiliser les crédits que la France laisse à la disposition de l’Arménie.

En parlant des liens historiques noués entre les deux peuples, M. Lemoyne a souligné qu’aujourd’hui, cette relation inclut tous les niveaux, dont relations entre les gouvernements, entre les parlementaires ou alors entre les collectivités locales. Dans ces cadres, les Assises de la coopération décentralisée entre la France et l’Arménie devraient se tenir à Etchmiadzine, d’ici la fin de l’année 2021.

Lors de sa rencontre avec les journalistes arméniens, M. Lemoyne a particulièrement tenu à parler des deux points forts de son déplacement, dont la rencontre avec les familles des prisonniers de guerre qui s’est tenue à l’Ambassade de France en Arménie. La déclaration faite le 13 avril dernier par la France avec les co-présidents américain et russe du groupe de Minsk, demande notamment le retour de l’ensemble de prisonniers de guerre et des autres détenus en vertu du droit international. Etant donné que cette question est encore en suspens pour de nombreuses familles, Jean-Baptiste Lemoyne a tenu à les assurer de l’engagement de la France pour la résolution de ce problème primordial et pour la contribution à l’obtention des informations concernant les prisonniers et l’état dans lequel ils se trouvent actuellement.

 « La France est vraiment engagée pour l’Arménie, et elle est à côté du peuple arménien. Le président de la République a été le premier responsable occidental à donner les noms aux choses, en désignant les mercenaires syriens acheminés par les Turcs. La France a apporté également de l’aide humanitaire d’urgence avec 5 avions, 2 bateaux, une mobilisation générale du gouvernement, des collectivités et des associations. La France poursuit ces actions en finançant des ONG tout au long de l’année, et mettent en place des partenariats entre des hôpitaux et les coopérations dans le domaine de la santé. Les efforts pour faire de sorte que les conditions de paix durable soient réunies dans la région, avec les questions qui restent pendantes, dont les prisonniers de guerre, la protection de la patrimoine ».

Le deuxième point fort de la présence de la délégation française en Arménie fut la visite de Yerablour, où Jean-Baptiste Lemoyne s’est arrêté devant la tombe de Chant Navoyan qui était le premier parmi les onze étudiants de l'UFAR qui sont tombés lors de la guerre de 44 jours. « Ces onze jeunes incarnaient l’avenir de l’Arménie, la relation entre l’Arménie et la France. Ce qui était le plus poignant pour moi, c’était de voir les dates de naissance de ces jeunes : 2000, 2001, 2002 …», a confié M. Lemoyne à l'issue de cette visite.

Concernant la reprise des négociations, M. Lemoyne a indiqué que la France, en tant que co-président du groupe de Minsk, dispose de différents acteurs. Plusieurs projets relatifs à la déclaration du groupe de Minsk du 13 avril dernier doivent encore se réaliser, et il y a un énorme travail qui doit encore s’effectuer pour la mise en place de la paix durable dans la région: « Dans le cadre du groupe de Minsk, mais aussi dans les relations bilatérales, nous signalerons combien cette question qui demeure une priorité, doit trouver une résolution, parce que dans cette région qui a connu tant de conflits, pour atteindre la paix durable, il  n’y a pas de mystère, il faut tout simplement mettre en œuvre à la fois les dispositions qui ont permis le cessez-le feu, qui permettent de mettre en œuvre dans un esprit positif tout ce qui peut favoriser, dans un premier temps, la détente, et dans un autre temps, la réconciliation. J’en parle en tant que Français, car les Français ont une expérience au 20e siècle : deux guerres sur leur sol avec notre voisin, les Allemands. Nous avons une idée de ce que c’est la réconciliation et que c’est possible. C’est bien évidemment possible si la bonne volonté est partagée. Il est important d’enclencher le cercle vicieux, de s’abstenir de tout propos qui pourrait ne pas contribuer à cet apaisement”.

En résumant, il faudrait ajouter que cette visite de M. Lemoine, selon ses propres propos, ne sera sans doute pas son dernier déplacement en Arménie.