Le Lycée français Anatole France en Arménie accueille des élèves d’Artsakh

Arménie francophone
06.12.2020

« Notre métier c’est l’éducation », - déclare Monsieur Adel Chekir, le proviseur du Lycée français Anatole France en Arménie. Et c’est aussi et surtout grâce à ce métier que les traumatismes des enfants causés par la dernière guerre d’Artsakh vont être réparés.

Par Lusiné Abgarian

Depuis quelques semaines déjà, le lycée a accueilli quelques élèves d’Artsakh. Ils étaient onze au début, mais la plupart sont rentrés dans leurs villes natales après la signature de l'accord tripartite, le 10 novembre dernier. Le proviseur du Lycée français Adel Chekir qui a largement ouvert ses portes aux enfants venus de la zone du conflit témoigne vivement de l’enthousiasme des autres élèves de l’école pour accueillir les nouveaux camarades. Faut-il préciser que les enfants venus d'Artsakh sont scolarisé au Lycée à titre gratuit ?

A l’origine, le projet prévoyait d'accueillir un plus grand nombre d’élèves venus d’Artsakh, mais il a été confronté aux doutes et aux craintes des parents des élèves artsakhiotes face à une éducation uniquement en langue française dispensée dans cet établissement scolaire. Ce qui a donné à la direction de l’école l’idée d’élaborer une extension de ce projet qui permettra d’accueillir plus d’élèves grâce à l’ouverture d’une section arménienne au collège, à l’instar de la même section au lycée. C’est grâce à une collaboration avec Yerkir, une ONG arménienne, que ce projet va voir le jour.

Les élèves délégués du lycée sont à leur tour enthousiastes à accueillir de nouveaux camarades, notamment après avoir été réconfortés par leur proviseur qui n’a de cesse de leur répéter qu’il faut rester solide et « costaud » pour aider les autres et que surtout, il faut agir !

Grace à cette belle initiative, Elina (13 ans), David (15 ans), Arsen (15 ans) et Anahit (10 ans) sont actuellement scolarisés dans cette école, ce qui leur paraît une réelle chance sur le chemin de la bonne éducation. Mais même en compagnie de leurs nouveaux amis, tous très chaleureux et pleins de gentillesse, ils ne cessent pas de penser à leurs camarades d’Artsakh, et l’idée de revenir « à la maison » (Martouni) continue à les hanter.

En attendant leur retour éventuel, ils sont très contents de pouvoir profiter de cette éducation « bien meilleure que celle qu’ils avaient auparavant », comme en témoignent-ils. Anahit, la plus petite des enfants et la sœur d’Arsen, a désormais un endroit préféré à l’école - la bibliothèque, où elle vient après les cours pour plonger dans le monde des livres.