Lever de rideau sur le théâtre francophone d’Arménie

Arménie francophone
09.03.2020

Pour la 3ème année consécutive, la troupe théâtrale « La voix humaine » de l’Université linguistique et des sciences sociales V. Brussov d’Erevan a pris part aux Rencontres Théâtrales de Lyon (ReuTeuLeu), festival de théâtre international regroupant des compagnies professionnelles et amateurs. Pendant quatre jours, la manifestation met à l’honneur l’art dramatique au travers d’une programmation riche et variée. En résumé, les ReuTeuLeu, ce sont du théâtre, des concerts et des échanges culturels entre étudiants et artistes pendant une semaine entière !

Par Sona Malintsian

La troupe de théâtre francophone « La voix humaine », nommée ainsi pour son spectacle inaugural d’après la pièce homonyme de Jean Cocteau, a vu le jour en 2012. La compagnie regroupe une dizaine d’étudiants francophones particulièrement passionnés des arts de la scène.

Dès ses débuts, la troupe s'était fixée comme objectif de varier style et genre à son agenda de projets. Toujours en quête de diversité dans le choix des auteurs, la troupe a fait découvrir au spectateur la magie du théâtre par des pièces contemporaines et classiques ; du drame existentialiste « Les Mouches » de Jean-Paul Sartre, à la comédie pétillante « La nuit vénitienne » d’Alfred de Musset en passant par la pièce contemporaine « Tuer le moustique » de Martin Bellemare et la tragi-comédie à la fois drôle et cynique « Le Pont » de Laurent Van Wetter. C’est notamment cette dernière pièce qui a été choisie pour être jouée dans le cadre des 31ème rencontres théâtrales de Lyon.

« Le spectacle a été très bien accueilli par le public international. La troupe a su capter son auditoire par l’intensité de jeu de ses comédiens », souligne Ani Djanikian, fondatrice et metteuse en scène de la troupe.

Au-delà du festival de théâtre, les ReuTeuLeu constituent une semaine de festivité au cours de laquelle les participants en font un moment de partage, de rencontres et d’échanges multiculturels. « L’un des enjeux majeurs de cet évènement interculturel est sa nature ouverte et continue. En matière de création théâtrale, il est essentiel d’élargir les rencontres internationales pour s’enrichir d’expériences diverses. Ce festival nous a servi de tremplin pour le début de coopérations internationales durables. Il s’agit notamment de la coopération avec l’auteur marocain Barry Moumini dont la pièce « Le tribunal de l’histoire » a été mise en scène par notre troupe et a connu un grand succès lors du 3ème Festival national de théâtre des jeunes francophones en Arménie. La pièce a également été traduite en arménien. », ajoute Ani Djanikian.

Après les Rencontres théâtrales de Lyon la troupe universitaire a également eu la chance de se produire sur les planches du Centre Culturel Alex Manoogian de l’UGAB-Paris. Le public arménien est sorti impressionné par la mise en scène, les artistes et l’atmosphère qui régnait dans la salle.

Dans un premier temps fondée pour le plaisir de la chose, la troupe a ensuite choisi de conjuguer plaisir et échange en créant une association francophone arménienne Avant-scène. L’association regroupe les troupes des lycéens et des étudiants francophones arméniens et encourage les jeunes adeptes de la langue française à entrer dans la pratique de la langue à travers le théâtre.

La dernière mise en scène de la troupe, « Le Pont » de Laurent Van Wetter,  sera présentée au spectateur arménien du 30 avril au 3 mai 2020 à Yeghegnadzor (en présence de l’auteur), lors de la quatrième édition du Festival de Théâtre des Jeunes Francophones en Arménie, organisée par l’Avant-scène, dédiée cette fois-ci à la dramaturgie belge pour les étudiants et aux contes arméniens pour les lycéens.