Le livre de géopolitique, une spécialité française

Géopolitique de la francophonie
24.11.2021

Fondateur en 2002 du site BiblioMonde et de la maison d’édition éponyme, Bruno Teissier a derrière lui un long parcours d’éditeur d’ouvrages géopolitiques, commencé dans les années 1980, époque où la réalisation éditoriale était très différente de celle d’aujourd’hui.

Par Tigrane Yegavyan (La revue Conflits)  

Vous avez débuté dans l’édition aux éditions Chronique (1985-1987). Parallèlement, vous avez enseigné pendant douze ans la géopolitique à l’École supérieure du commerce extérieur (ESCE). Comment en êtes-vous venu à vous lancer dans l’édition du livre géopolitique ?

J’ai eu la chance d’étudier dans l’un des premiers établissements français où l’on proposait un cursus de géopolitique : l’Institut d’études politique de Lyon. C’était au tout début des années 1980. Michel Foucher, qui était l’un de nos professeurs, était fier de nous dire que Sciences-Po Paris ne s’était pas encore mis à la géopolitique. En province, on aime bien quand, parfois, on peut damer le pion à Paris. Comme j’avais validé tous les enseignements sur le monde arabe proposés en option, j’ai eu un diplôme d’études politiques avec une mention « monde arabe », mais le terme de géopolitique n’y figurait pas. On était en 1984, la géopolitique n’avait pas encore fait son entrée officielle à l’université. Aujourd’hui, c’est une matière enseignée au lycée, mais il faut se souvenir que le tout premier diplôme français de géopolitique n’a été créé qu’en 1989, à Paris, par Yves Lacoste, l’année de mes 30 ans. J’étais déjà enseignant depuis quatre ans à l’ESCE où on m’avait confié un enseignement de « géo-éco-politique », c’est ainsi que la matière était intitulée. L’ESCE me demandait de faire un tour du monde, pays par pays, pour les étudiants de première et deuxième années. Je remettais mes cours à jour chaque année, en appliquant la grille de lecture découverte pendant mes années d’études. Au bout de quelques années, j’ai eu l’idée de rassembler cela dans un livre destiné aux non-spécialistes. À l’époque, il existait déjà des publications scientifiques, comme la fameuse revue Hérodote, fondée en 1976, mais à peu près aucun ouvrage de vulgarisation hormis le fameux Atlas stratégique. Géopolitique des rapports de force dans le monde de Gérard Chaliand et Jean-Pierre Rageau, paru en 1983 et qui proposait une approche cartographique totalement nouvelle sur le monde, mais avec peu de texte. Faute d’éditeur, mon projet n’a pas abouti. Finalement, c’est à travers une collection que j’ai participé, un peu plus tard, à la diffusion de la géopolitique.

En effet, de 1996 à 2007, vous avez dirigé la collection « Géopolitique des États du monde » aux éditions Complexe (Bruxelles). Et vous avez notamment publié une Géopolitique de l’Italie (Complexe, 1996). Quelle était votre intention de départ ? 

Quand on est jeune, on ne doute de rien. Comme je l’ai dit, mon projet initial était un gros volume, que j’ai proposé à divers éditeurs à qui il fallait, à chaque fois, que j’explique ce qu’était la géopolitique. Finalement, Yves Lacoste publiait en 1994 son Dictionnaire de géopolitique, rédigé par toute une équipe de spécialistes qu’il avait formés pour la plupart. Il n’était donc pas question, pour moi, de tenter de rivaliser avec un volume concurrent. C’est ainsi que mon projet initial s’est transformé en une collection. J’ai rédigé, en effet, un premier volume, sur l’Italie, selon un plan que j’ai ensuite imposé aux auteurs. L’éditeur qui m’a fait confiance, c’est André Versaille. Je lui en suis très reconnaissant, car mon expérience de l’édition était très limitée (deux ans aux éditions Chronique) et je n’avais travaillé que sur des ouvrages d’histoire. Les éditions Complexe, qu’André Versaille avait fondées vingt ans plus tôt, avaient une grande réputation à l’époque autant en France qu’en Belgique. Elles étaient établies à Bruxelles. C’était, pour la Belgique, un peu l’équivalent des PUF pour la France. Cela me facilitait grandement la tâche pour trouver des auteurs à qui je n’avais pas besoin de présenter la maison. Comme je voulais une maquette avez élaborée, avec des notes de marge et une cartographie abondante, j’ai dû apprendre tout seul à réaliser l’une et l’autre. Pour cette collection, je me suis adressé aussi bien à des universitaires comme Alain Musset, spécialiste du Mexique, qui avait participé au Dictionnairede Lacoste, qu’à des journalistes comme Olivier Da Lage dont la Géopolitique de l’Arabie saoudite a été très remarquée et vite rééditée. Dès les premiers titres parus (en 1996), j’ai reçu un petit mot d’encouragement d’Yves Lacoste. J’ai su alors que j’étais sur la bonne voie. Sur le plan intellectuel, mon travail n’avait rien de très d’innovant, j’appliquais sa grille de lecture, en l’approfondissant. La nouveauté, c’était de l’appliquer à une collection. Rétrospectivement, je réalise que la collection « Géopolitique des États du monde » a été la première du monde francophone à proposer une approche géopolitique de chaque pays. Cela n’avait rien d’évident à l’époque. La Serbie ou l’Arabie saoudite, ça se concevait, mais pourquoi l’Italie comme premier titre, m’a-t-on souvent demandé ? Certains titres font encore référence aujourd’hui, comme la Géopolitique de la Grèce de Georges Prévélakis ou la Géopolitique de la Serbie de Catherine Lutard, qui ont fait l’objet de traductions. Le titre sur l’Égypte, par Christophe Ayad, aujourd’hui journaliste au Monde, est aussi d’une grande qualité. Nous avons également traité de la Chine, de la Jordanie, de l’Afrique du Sud, de la Pologne, de l’Australie, de l’Iran… La collection a été interrompue en plein élan par la disparition subite des éditions Complexe en 2007.

 

À la fin des années 1980, il n’y avait pas encore d’internet, peu de médias satellitaires. Comment vous procuriez-vous l’information nécessaire pour constituer des données ?

Hormis la radio, l’information était pour l’essentiel sur du papier auquel il fallait accéder sans trop de délais quand on voulait suivre de près l’actualité. Par chance, j’habite l’ancien quartier parisien de la presse. Il y avait dans ma rue un grand hall de presse où les NMPP (devenues Presstalis) proposaient à la vente l’ensemble des titres distribués à Paris. On pouvait trouver toute la presse régionale française, mais aussi de très nombreux titres étrangers. Par exemple, il suffisait de s’y pointer le lendemain d’une élection importante dans un pays donné pour avoir accès aux détails de tous les résultats électoraux qui sans cela aurait été difficile à récupérer rapidement. Cela m’a été très utile quand j’étudiais la géographie électorale de l’Italie ou quand je suivais mes auteurs pour la collection « Géopolitique » ; parfois c’est moi qui leur apportais l’info toute fraîche. Internet a fait disparaître ce hall de presse, situé rue Montmartre, à mon grand regret, car on pouvait acheter un journal ou un autre de temps en temps, sans avoir à s’abonner comme c’est le cas aujourd’hui pour la presse en ligne qui, le plus souvent, n’offre pas d’accès à un seul numéro. Un autre lieu, situé très proche de chez moi, a également disparu. Il existait au rez-de-chaussée du Centre Pompidou, un espace permettant de consulter gratuitement des quantités de périodiques, des titres populaires, mais aussi des revues sérieuses dans différents domaines ; de nombreux titres étrangers étaient également à disposition. Uniquement les derniers numéros parus. Seule une partie de ces périodiques se retrouvent aujourd’hui à l’étage de la bibliothèque. J’ai aussi passé, bien sûr, des journées entières à la BPI, mais je fréquentais également le Centre français du commerce extérieur pour préparer mes cours de l’ESCE. À cette époque, la radio jouait pleinement son rôle de média de l’immédiat. Je voudrais rendre hommage à Thierry Garcin, qui a animé pendant trente ans, sur France Culture, l’émission « Les Enjeux internationaux », dans laquelle il invitait en direct des journalistes, chercheurs et spécialistes de tous les pays du monde. Un magnétophone à cassettes et un programmateur me permettaient de ne rater aucune émission. C’étaient les podcasts avant l’heure ! J’ai encore au fond d’un tiroir une cassette de l’émission où j’avais été invité par Thierry Garcin à commenter l’arrestation du leader kurde A. Öcalan. L’émission existe toujours et aujourd’hui d’autres, comme « Culture Monde », complètent l’ouverture des radios publiques sur l’actualité. Je suis aussi un auditeur de RFI, bien sûr. La radio a été ma seconde université. J’ai aussi voyagé avec mes enfants sur les cinq continents, pour leur montrer que le monde n’est pas que dans les livres.

 

Dans quelle mesure internet et les technologies de l’information et de la communication ont facilité votre travail, mais l’ont aussi compliqué ?

La révolution technologique a incontestablement facilité mon travail. Mes enfants ont du mal   à imaginer que les textes des auteurs m’arrivaient par la poste sur disquettes. J’ai fait du télétravail bien avant l’heure puisque les maisons d’édition pour qui je travaillais étaient à Bruxelles et moi, toujours basé à Paris. Quand j’ai débuté dans l’édition, chez Chronique, je préparais les maquettes sur du papier et on se rendait dans les agences photo pour choisir sur place les précieux ektachromes qu’il ne fallait surtout pas égarer ; c’étaient le plus souvent des exemplaires uniques… Tout cela a été grandement simplifié par la Toile et l’informatique.

Pour ce qui est de l’information, son foisonnement sur internet oblige à un tri, c’est un lieu commun de le rappeler, et pour les auteurs d’ouvrages à tenir compte du fait que le lecteur dispose lui aussi de son écran et de l’accès aux informations de base qu’on n’a plus besoin de lui fournir sauf si c’est pour les commenter. Les ouvrages doivent désormais se concentrer sur l’analyse.

Faisant ce constat, j’ai voulu innover en lançant ma deuxième collection. Celle-ci proposait des publications à la fois sur papier et en ligne. Ces livres prenaient le contre-pied de ceux de la collection précédente. Chaque pays était décrit par une série de courts textes, un peu comme le fait la collection « En 100 questions » des éditions Tallandier qui n’existait pas encore à l’époque. J’avais imaginé une publication à la fois sur papier (le livre) et sur internet (un site dédié). À chaque texte du livre – il y en avait une centaine, classés par ordre alphabétique – correspondait une page sur internet sur laquelle on trouvait des illustrations, des documents, des informations complémentaires, des mises à jour, des liens… On a été la première collection à proposer cela. C’était en 2010, l’accès à internet commençait à être généralisé. Sur le long terme, cela aurait pu donner quelque chose de très vivant et interactif, car les lecteurs pouvaient réagir sur le site et l’auteur pouvait actualiser son livre. Malheureusement, la collection n’a eu que 15 titres, et s’est arrêtée subitement en 2012, en même temps que les éditions André Versaille disparaissaient. Il reste les livres, mais hélas, le site a été débranché par l’éditeur. Je crois beaucoup à l’articulation entre le livre et internet, en particulier pour la géopolitique, matière très mouvante. Il y a beaucoup à faire. Cette approche n’est pas évidente. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les fiches pays de Wikipédia, de plus en plus riches et fiables, mais où les informations sont classées comme dans une encyclopédie du xixe siècle et l’analyse indigente.

En effet, vous avez dirigé la collection « Les Abécédaires du voyageur », lancée en janvier 2010 chez André Versaille éditeur…

Oui, André Versaille ayant perdu le contrôle des éditions Complexe avait fondé une nouvelle maison, à son nom. Il m’a demandé de prendre la direction d’une nouvelle collection, moins géopolitique, plus culturelle. Certains auteurs m’ont suivi comme le professeur Mohammed-Reza Djialili, à nouveau pour un titre sur l’Iran, ou Olivier Da Lage dont j’ai publié le premier ouvrage sur l’Inde. L’excellent titre sur la Grèce est dû à la plume de Constantin Prévélakis qui a pris le relais de son père dans cette nouvelle collection. Patrice Gouy, journaliste basé à Mexico, a raconté le Mexique ; Alexandre Billette, qui était alors correspondant à Moscou, a écrit, avec grand talent, sur la Russie. La Croatie a été traitée par Jean-Arnaud Derens qui dirige le Courrier des Balkans. L’Afrique du Sud par le grand reporter, Philippe Chapleau, spécialiste des questions de défense. Pascal Mallen-Barret a décrit le Maroc, pays où il vivait alors. Il a eu aussi un titre sur la Colombie de J-J. Kourliansky, chercheur à l’IRIS, spécialiste du monde hispanique, mais aussi sur le Congo (RDC), par deux journalistes belges, Cros et Misser ; la Tchéquie, par Jan Rubes, la Thaïlande, par J. Bekaert… Comme je l’ai dit, une nouvelle fois, André Versaille a perdu le contrôle de sa maison d’édition, à la suite d’une escroquerie. À nouveau ma collection a cessé brusquement d’exister. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de fonder ma propre maison : les éditions BiblioMonde.

 

Avez-vous un maître (ou des maîtres) en géopolitique ? Quelle est votre définition de la géopolitique et la vertu cardinale d’un géopoliticien ?

Je n’utilise pas le qualificatif de géopoliticien. D’abord parce que politicien est un terme péjoratif depuis longtemps. Et puis, parce que la plupart des auteurs de géopolitique se contentent d’observer, d’analyser et de produire un discours, un logos. À mon avis, le terme de géopolitologue convient mieux à la grande majorité d’entre eux. Michel Foucher, qui pourtant a aussi été diplomate, se revendique simplement géographe. Il me semble que le terme de géopoliticien pourrait être réservé à de véritables acteurs des relations internationales comme Hubert Védrine, qui est aussi un commentateur. J’ignore s’il le revendique pour lui-même.

Malheureusement, le terme de géopolitique est aujourd’hui totalement galvaudé. Dans beaucoup de médias, il semble aujourd’hui s’appliquer à toute information politique venant de l’étranger. Commenter les soubresauts du régime politique tunisien, est-ce vraiment de la géopolitique ? Il y a des enjeux de pouvoir, mais pas de territoire. Et même, tout conflit entre deux États ne met pas forcément en jeu des questions de territoire. Aujourd’hui, l’essentiel des différends entre la France et l’Algérie, ou entre la Corée et le Japon, sont des conflits de mémoire et non des conflits géopolitiques. Il faudrait inventer un terme pour les définir. Cliopolitique ? Ça fait un peu pédant, non ? Mon travail d’éditeur s’oriente aussi dans cette direction. Je fais paraître ce mois-ci un ouvrage collectif sur Les 11-Septembre, il y est peu question de géopolitique, mais surtout de mémoire autour de cette date. La mémoire mondiale du 11-Septembre américain en occulte d’autres, en particulier celle des Chiliens qui commémorent la prise du pouvoir de Pinochet en 1973. Un 11-Septembre sans fin dont ils sont seulement en train de sortir. Le 11 septembre, c’est aussi la fête nationale de la Catalogne, qui a pris un tour nouveau cette année. Pour ce livre, j’ai demandé à Cyril Trépier plusieurs textes sur ce 11-Septembre catalan. C’est-à-dire sur l’évolution de cette date dans la mémoire collective de la Catalogne. Cyril Trépier est un géopolitologue spécialiste de la Catalogne, un petit-fils d’Yves Lacoste en quelque sorte, puisqu’il travaille en partenariat avec Barbara Loyer qui, elle-même, est une disciple du refondateur de la géopolitique en France. Vous l’avez compris, je suis moi-même très influencé par cette école. Cela me permet de répondre à la première partie de votre question.

 

Quels sont les points forts et les points faibles de l’école française de géopolitique ?

On a souvent reproché à l’école française d’être trop intellectuelle, trop idéaliste. Cela dit, si on considère le fiasco des Anglo-Saxons en Irak ou en Afghanistan, on ne peut pas dire que des écoles soi-disant plus réalistes aient su conseiller de manière efficace les gouvernants et militaires sur ces dossiers. Les Européens ont moins d’influence, mais infiniment plus d’expérience et de savoir en géopolitique, ne serait-ce parce que depuis deux ou trois siècles ils ont des frontières d’États à négocier, des peuples antagonistes à gérer. Ce n’est pas le cas des États-Unis pour qui la frontière, incontestée, n’est qu’une barrière à l’immigration. Quant aux Anglais, ils ont tracé des frontières dans le monde entier, par exemple celle qui sépare l’Afghanistan du Pakistan, sans se soucier des conséquences. Mais eux-mêmes, dans leur île, n’ont jamais été confrontés directement au problème. Il a fallu le Brexit pour qu’ils découvrent qu’une frontière terrestre les sépare de la République d’Irlande et des responsabilités et complications que cela engendre.

L’un des points forts de l’école française, il me semble, est de proposer des analyses territoriales hors de toute crise aiguë. L’analyse géopolitique ne doit pas se limiter aux points chauds. Elle peut permettre simplement de poser un regard sur un territoire donné et d’en analyser les évolutions. J’ai récemment lancé une collection sur les grandes villes du monde. Cela ressemble à un guide touristique, avec des plans des différents quartiers et des conseils pour visiter la ville, sauf que dans ces guides, on ne décrit pas une série de monuments à visiter, mais on propose la sociologie politique de chaque quartier, leur évolution socio-économique, ethnique, religieuse. Et les interactions entre les différentes parties de la métropole. Un seul titre est paru pour le moment dans cette collection : Bombay, d’un quartier à l’autre par Olivier Da Lage, qui est sans doute le meilleur connaisseur francophone de cette ville. J’ai d’autres titres en projet, mais la pandémie de Covid et les restrictions faites aux voyageurs m’ont un peu coupé dans mon élan. Marseille, Istanbul, Rio, Le Caire, Jérusalem… seraient passionnantes à décrire.

 

Vous êtes depuis 2002 l’initiateur et l’animateur du site bibliomonde.com. Quelle est la particularité de ce site / moteur de recherche et de la maison d’édition éponyme que vous avez créée récemment ?

Le site bibliomonde.com est actuellement en travaux. L’idée était de proposer des bibliographies commentées et raisonnées, pays par pays, afin de regrouper les ouvrages qui, dans une librairie ou une bibliothèque, sont éparpillées dans divers rayons ou sections. Il faut aujourd’hui repenser ce site qui a bien fonctionné pendant quelques années.

La maison d’édition BiblioMonde, dont le catalogue est consultable sur bibliomonde.fr, est elle aussi ouverte sur le monde. On y retrouve, bien sûr, une collection de géopolitique qui a débuté avec deux titres sur le Maroc et l’Algérie, tous les deux écrit par Kader A. Abderrahim, politologue spécialiste du Maghreb. D’autres titres sont en préparation. La maison propose aussi une collection sur l’histoire de l’immigration en France, pays par pays. Elle a débuté avec les Allemands qui sont à l’origine de la toute première vague d’immigration vers la France. C’étaient eux à une époque qui, fuyant la misère, venaient balayer les rues de Paris. Un autre titre raconte l’immigration roumaine et moldave. Les autres thématiques des éditions BiblioMonde sont les voyages, l’histoire, les questions de mémoire.

Pour attirer des visiteurs vers notre catalogue sur internet et faire connaître nos publications, BibliMonde publie en ligne un « almanach international » proposant chaque jour une date importante quelque part dans le monde où elle est récurrente. Cela ne se limite pas aux fêtes nationales, cela comprend toute sorte de manifestation locale, pourvu qu’elle revienne chaque année et qu’elle soit chargée d’un discours mémoriel qu’il faut décrypter. Certes, il existe aujourd’hui encore de vrais conflits territoriaux, en Arménie, en Ukraine, au Sahara, en mer Égée ou en mer de Chine. Une approche géopolitique s’impose pour mieux les comprendre. Cependant, de plus en plus aujourd’hui, ce sont des questions de mémoires qui animent les relations internationales. Que ce soit les relations franco-algériennes ou russo-polonaises, la grille de lecture est beaucoup plus historique que géographique.